Le poulet Label Rouge doit-il évoluer ?
Le Synalaf (Syndicat national des labels avicoles de France) et l’Itavi (Institut technique de l’aviculture) ont ouvertement évoqué l’hypothèse d’un remaniement des standards du poulet fermier Label Rouge lors de leur dernière Journée nationale volailles sous signes officiels de qualité, à Angers le 31 mars. Les standards particulièrement discutés sont le minimum de 81 jours d’élevage, les densités dans les bâtiments, les vitesses de croissance ainsi que la taille des élevages, sans toutefois remettre en cause les « fondamentaux » que sont l’accès au plein air, un âge minimum à l’abattage, des contraintes alimentaires (beaucoup de céréales), une faible densité d’élevage, une taille « humaine » des bâtiments, les qualités organoleptiques et les contrôles par un organisme indépendant. Or, ces fondamentaux sont bousculés par la nécessité économique et les nouvelles demandes sociétales. Le segment biologique, en particulier, peut changer la donne en se développant sur les bases assouplies du nouveau règlement européen. La première question posée est le coût. La hausse des grains pénalise particulièrement les découpes. Les autres interrogations concernent le bilan carbone et la polyvalence des éleveurs. Le marché français se cherche mais une chose est sûre : le consommateur de poulet fermier n’a pas le même profil que celui du bio et ne ressemble pas au consommateur britannique de « free range ».