Le poulet Label Rouge auvergnat sort de l'ombre
Les nouveaux visages du Syvofa, les rugbymen Aurélien Rougerie et Sylvain Malzieu, sont en pleine euphorie, presque invincibles cette année sur le terrain et normalement en route pour décrocher le Brennus le 28 juin prochain avec l’ASM. « En tout cas, nous ferons tout pour », promet Sylvain Malzieu. L’équipe de direction du Syvofa espère que cette dynamique du succès imprimera sa marque aux volailles auvergnates Label Rouge qui peinent encore à atteindre une véritable visibilité. « Très peu de consommateurs identifient la région Auvergne comme productrice de volailles Label Rouge », souligne Marc Saulnier, vice-président du syndicat chargé notamment de la communication. Une volonté d’ancrage géographique qui va à l’encontre de la démarche de certains industriels. Ceux-ci souhaitent, en raison des faibles volumes de certains labels, lancer leur propre marque sous Label Rouge en mélangeant des origines différentes :
« Je crois que c’est une erreur, commente Bernard Leutrat, président du Syvofa. Quand on évoque la qualité d’un produit, on l’associe à un terroir qui a ses propres caractéristiques. On peut obliger l’association du Label Rouge à une provenance géographique. Il suffit pour cela de voter cette décision en Conseil d’Administration, ce que nous avons fait. » Cette volonté de sortir d’un relatif anonymat se traduit par la remise à plat des logos : « En fonction des lieux d’abattage, nos produits étaient étiquetés de façon différente. Nous avons donc uniformisé pour différencier le Label Rouge d’Auvergne. Nous voulions mettre l’accent sur la provenance de la volaille. Un Label Rouge des Landes n’a pas les mêmes qualités ni les mêmes caractéristiques qu’un Label Rouge d’Auvergne. Notre atout est plutôt la qualité, le terroir », explique Bernard Leutrat.
Abattues dans un rayon de 100 km
Le nouveau slogan, « la force de la nature » illustre cette volonté. Le syndicat réalise 35 millions d’euros de CA, emploie 350 salariés et produit 130 00 tonnes par an. « En 2007, nous avons connu une croissance de 1,6 % de volume commercialisé, l’ensemble de la filière a mieux travaillé avec moins de déclassement, précise Patricia Nifke, directrice du Syndicat. En outre, nous sommes sur une phase ascendante et nous retrouvons les résultats de 2005. »
« Nous avons plafonné le nombre de bâtiments d’élevages à 4 par exploitation et aujourd’hui, la moyenne du nombre de bâtiments est à 1,7, ce qui nous laisse un potentiel de développement énorme », développe Marc Saulnier. Un frein toutefois à cette volonté de développement, l’absence d’abattoirs dans le Cantal et la Haute-Loire : « Comme selon notre cahier des charges les volailles doivent être abattues dans un rayon de 100 km, c’est vrai que cela limite le potentiel dans ces départements ». L’Allier et le Puy-de-Dôme sont donc les départements qui centralisent le plus d’exploitations avec respectivement 175 exploitations pour 273 ateliers et 180 exploitations pour 237 ateliers. La Haute-Loire et le Cantal n’abritent que 74 exploitations pour 117 ateliers et 3 exploitants pour 4 ateliers.
