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Le poulet du Gers va devenir «plus beau»

Le nouveau défi des producteurs de volailles fermières du Gers est de produire des volailles d’aspect et de poids homogènes toute l’année. Une des solutions : le sexage.

De notre correspondante en Midi-Pyrénées

Pour garder sa place sur le marché du poulet, il ne suffit plus d’être bon, il faut aussi être beau, même quand on est fermier et Label Rouge. C’est ce qu’ont compris les producteurs de volailles fermières du Gers, réunis au sein d’Avigers (Association avicole du Gers), qui mettent tout en œuvre désormais pour produire des poulets «identiques du 1er janvier au 31 décembre». «Les consommateurs et les distributeurs sont de plus en plus exigeants, confie Pierre Buffo, le directeur de l’association. Une enquête réalisée par Amélie Lechat, chargée d’étude à Avigers Enquête réalisée auprès des forces commerciales des abattoirs Gastronome et Laporte qui écoulent la production d’Avigers et d’acheteurs de la grande distribution., a révélé que les chefs de rayons veulent des poulets très réguliers en poids (1,3 à 1,7 kg) et en couleur. Certaines opérations mettent même en avant des poulets à poids et prix fixes (6 euros pour 1,3 kg par exemple), ce qui suppose de pouvoir sortir suffisamment de volailles correspondant au poids demandé. Cela implique que nous professionnalisions notre amont, pour avoir des producteurs de plus en plus pointus sur le plan technique, capables de faire des poulets de 2,15 kg en vif à 84 jours. Nous commençons à les y sensibiliser et nous sommes assez optimistes» .

Une des solutions trouvées par Avigers pour maîtriser le poids est d’utiliser la méthode d’élevage en sexes séparés : les femelles, qui dépassent rarement les 2 kg, occupent un bâtiment et bénéficient d’un régime spécial, tandis que les mâles, qui atteignent facilement 2,3 à 2,4 kg, logent de leur côté. Dès lors, les prix de reprise aux éleveurs diffèrent selon le sexe. Cette technique doit prendre en compte le surcoût lié au sexage, mais permet d’obtenir des lots beaucoup plus homogènes, ce qui facilite le travail de l’abattoir, en terme de préparation des produits, mais aussi de vente.

Du «sexisme» pour les poulets

«Autre tendance nouvelle, nous travaillons de plus en plus en ‘opérations’, afin de répondre aux demandes de la grande distribution qui met nos poulets en avant sur ses catalogues», poursuit Pierre Buffo. «Cela nous oblige à produire en dents de scie, avec des semaines de pointe à 180 000 bêtes, alors que notre moyenne sur l’année est de 120 000 têtes par semaine (en 2005). Mais c’est un fonctionnement intéressant. Aujourd’hui, nous faisons 70 000 à 80 000 poulets par semaine pour le fond de rayon et 40 000 pour les opérations de promotion, ce qui représente quand même un tiers de notre production».

Ainsi, après avoir subi plusieurs années de baisse de sa production  -12% en 2002, -6,8% en 2003, -1% en 2004 avec 6,43 M de volailles fermières Label Rouge et biologiques, dont 5,23 M de poulets.  et la restructuration de ses outils industriels, avec la fermeture de l’abattoir Euragers à Seissan, Avigers renoue avec la croissance en 2005. La filière repart sur de nouvelles bases plus solides, le groupe Gastronome ayant décidé de mettre les volailles du Gers en avant dans les magasins du sud de la France, ainsi que sur Paris, ce qui a eu pour conséquence immédiate de gonfler les volumes.

Les vides sanitaires entre deux bandes élevées représentent désormais l’équivalent de trois semaines sur le 1er semestre 2005, contre sept semaines pendant la même période de 2004. Enfin, toujours fidèles à leurs campagnes de communication (600 000 Eur en 2005), les poulets du Gers possèdent un taux de notoriété spontanée de 4% et assistée de 31%, ce qui les place en deuxième position dans la catégorie fermière.

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