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Le poisson d’élevage dans la nasse

Tenu tous les deux ans à dans la capitale Aquitaine, Bordeaux Aquaculture a été l’occasion de prendre la température de la filière aquacole française après une année fort agitée. On se souvient en effet du scandale suscité par la publication, en janvier, d’un article soulignant des taux de résidus anormalement élevés dans la chair des saumons. Aujourd’hui, l’orage semble bel et bien passé. Il n’a fallu que quelques jours, et une communication bien menée, pour que les consommateurs retrouvent le chemin des poissonneries. «Le coup a été rude pour le saumon, mais l’affaire n’a eu que peu de répercussions sur la truite, la principale production française» estime ainsi avec le recul Yvette White, secrétaire général de la fédération française d’Aquaculture. Chez les fabricants d’aliments aquacoles, dont quelques-uns sont rattachés à de grands groupes de l’alimentation animale terrienne, on avoue que l’expérience des deux crises de l’ESB a servi à réagir mieux et plus vite, notamment en rassurant rapidement les aquaculteurs sur les formules employées.

Un pessimisme un peu résigné

Plus rude a été le coup porté l’an dernier par la sécheresse et la canicule qui occasionna jusqu’à 30% de pertes dans les élevages aquacoles de France, accentuant s’il était besoin une restructuration déjà bien avancée. À bien y regarder, la truite, dont les volumes produits régressent régulièrement, n’avait pas besoin d’un tel coup du sort. En effet, à l’instar des autres poissons élevés en France, l’heure est plutôt au pessimisme résigné, puisque les défis à relever sont incontournables pour la filière.

Il y a tout d’abord cette défiance sans pareille des consommateurs pour le poisson d’élevage, au cœur d’une des matinées de conférences de Bordeaux Aquaculture. Défiance qui lui fait préférer un poisson de pêche au poisson élevé, en dépit des garanties sanitaires que ce dernier peut apporter. Il y a aussi cet intense conflit d’usage entre tourisme, plaisance et activité aquacole qui fait de l’aquaculture française un secteur de très haute technologie qui ne peut mettre toutes ces techniques en œuvre sur son sol, sur ses côtes.

De l’avis de nombreux exposants, il est plus difficile d’obtenir une autorisation pour un élevage de poissons que pour un élevage de porcs... Les techniques françaises s’exportent donc, loin, sur les côtes asiatiques ou brésiliennes où le développement de l’aquaculture est exponentiel. On pourrait rajouter à cette liste déjà longue la pression à la baisse sur les prix d’achat des poissons par la GMS... Ce marasme, cette «catastrophe» selon certains des 1 800 visiteurs du salon bordelais contraste en tout cas avec le futur proche de l’aquaculture qui prédit son explosion. «Les prises de pêche stagnent, la population mondiale augmente, c’est donc l’aquaculture qui comblera la différence. C’est un marché qui va connaître une expansion inexorable, mais pas chez nous» regrette Yvette White.

 

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