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Le Muscadet travaille sa qualité et élargit sa gamme

Alors que le vignoble français s’interroge sur le bien-fondé de la réforme de l’OCM viticole, le Muscadet, qui a connu une très grave crise dans les années 90, a déjà entamé sa révolution culturelle.

C’est « un gigantesque chantier » auquel s’est attelée la profession viticole de Loire-Atlantique pour enrayer la forte baisse des ventes de son appellation « Muscadet ». Ces travaux ont fait l’objet du débat d’ouverture organisé lors du 51 e congrès de l’Afja association des journalistes agricoles, de l’alimentation, de la ruralité et de l’environnement. Question posée : « l’expérience menée par le vignoble nantais peut-il servir d’exemple à d’autres vignobles français ? ». « Ce qui se fait en Loire n’est reproductible ni en Bordelais, ni en Bourgogne», a aussitôt corrigé Pierre Lieubeau, vice-président de l’interprofession des vins de Loire. La région nantaise en est à son deuxième plan de restructuration du vignoble. Le premier a débuté en 1998. Deux ans plus tôt, les viticulteurs se retrouvaient avec 650 000 hl de stocks dans une période où l’effondrement des exportations de muscadet (passant de 250 000 à 120 000 hl de 1990 à 1996) s’ajoutait à la baisse de la consommation française et au développement de la concurrence mondiale. « Pendant ce temps-là, on plantait toujours de nouvelles parcelles dans le vignoble nantais… », a rappelé Clair Moreau, vice président de la chambre d’agriculture. Tandis que, pour lui, le muscadet est un « vin de niche » « d’une typicité que personne d’autre au monde ne peut produire ».

Nouvelle génération

« Notre premier plan d’actions (1998-2003) nous a permis de mieux repositionner la qualité de nos vins », a-t-il expliqué. De 70 à 80 hl/ha, les rendements sont tombés à 55 hl/ha. Une charte de qualité a permis de revoir le travail de la vigne et les méthodes de vinification. Il a fallu pourtant un deuxième plan d’actions encore plus drastique pour enrayer la crise. Il prévoyait l’arrachage de 3 000 des 16 000 à 17 000 hectares que compte le vignoble. La mesure n’a pas été acceptée de gaîté de cœur par l’ensemble du vignoble. 1 500 hectares sont actuellement arrachés, les zones de l’AOC redéfinies, le potentiel de production diminué. La rénovation du vignoble est en marche.

Elle passe aussi par le renouvellement des générations : le tiers du vignoble est en train de changer de main et le négoce (80 % de la commercialisation) s’adapte aux nouvelles réalités du commerce. La profession se met « à parler d’une seule voix » et réattaque l’exportation : redémarrage des ventes en Europe du Nord, reconquête des Etats-Unis et attaque du Sud-Est Asiatique. « Une des clés du succès à l’exportation, c’est de pouvoir fournir une gamme de vins différents », expliquait Clair Moreau.

Outre les différentes appellations Muscadet, le vignoble assure également la promotion de la toute nouvelle appellation « vins du pays du Val de Loire ». Sur les 600 000 hl de cette production, plus de la moitié est commercialisée par les vendeurs directs. « Dans cette gamme, nous sommes sur des vins de demande qui se différencie des appellations par leur identité géographique », expliquait Joël Hérissé, président des vins de pays depuis sept ans. Une centaine de vignerons travaille également depuis 2001 à l’élaboration de « crus communaux » aux cahiers des charges stricts. Ils font « plus référence à la ville et aux terroirs qu’à la roche située en dessous du vignoble ». Élevé sur lie pendant au moins 18 à 24 mois, vinifiés différemment, ce sont des vins « plus souples, plus riches avec une vraie aptitude à la garde » et qui viennent désormais enrichir la gamme des muscadets.

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