Le marché sous influences multiples
Le yo-yo des Bourses financières n’est pas le seul facteur à influencer actuellement les cours des céréales. La reprise du travail des bateliers français, le rebond de l’euro, le retour des pluies, entre autres, agitent le marché en tous sens.
Période du 5 au 11 mai. Sur cette période, le marché céréalier est reparti dans la fébrilité, sous l’influence des désordres financiers aggravés et de quelques autres facteurs propices à la volatilité, en particulier aux insuffisances logistiques. S’y ajoutait une pointe de « weather market », fondée sur la persistance de la sécheresse dans la zone Nord Loire, mieux arrosée depuis. La semaine dernière s’était donc achevée sur une nouvelle période de tension sur les marchés à terme européen et physique. Au début de cette semaine, les cours du blé se sont de nouveau détendus, mais on guette maintenant les réactions de long terme des Bourses financières après les accords intervenus en début de semaine.
Sur le fond, le marché du blé reste caractérisé par la bonne demande en portuaire que contrarient les difficultés d’approvisionnement. La reprise du travail par les bateliers français, si elle n’apporte rien aux régions enclavées, permet au moins de réduire les retards de livraisons sur le quart nord-est du pays, baissant la pression sur les prix. Par ailleurs la pluie est annoncée, au moment où nous écrivons ces lignes, ce qui participe à la détente. La remontée de l’euro fait craindre pour la compétitivité du blé français à l’exportation vers les pays tiers, mais le bilan acquis est d’ores et déjà très positif ; au 1er mars, les ventes de blé français aux pays tiers atteignaient 6,1 millions de tonnes, soit 2,4 % de moins que l’an dernier, un retard qui devrait se réduire compte tenu du dynamisme de l’exportation au cours de ces dernières semaines.
Première séance de l’orge à Euronext
Le marché de l’orge fourragère avait profité de la tension du blé et du maïs pour gagner quelques points, remontant jusqu’à 99 euros rendu Rouen avant de retomber à 96 euros. Les offres françaises à l’intervention dépassent maintenant 1,1 million de tonnes et éprouvent des difficultés à se loger, ce qui a incité les autorités françaises à demander à Bruxelles l’autorisation de stocker dans d’autres pays de l’Union européenne. La première séance de marché à terme de l’orge de brasserie sur Euronext s’est ouverte lundi ; séance de mise au point pour ce nouveau contrat qui sera plus significatif après quelques jours de fonctionnement.
Malgré son prix relativement élevé, le maïs continue de bien se vendre sur la péninsule Ibérique en attendant les premières grosses offres sud-américaines. Le maïs rendu La Palice cote 135 euros.
Dans son point sur la situation des grandes cultures publié vendredi, le ministère ne modifie pratiquement pas ses estimations d’emblavement d’avril en céréales et oléoprotéagineux, mais livre sa première estimation de surface pour le maïs grain : 1,59 million d’hectares, hors semences, ce qui correspond à 5,3 % de moins que l’an dernier.