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Le marché commun augmente d’un tiers ses surfaces cultivées

Il y a 20 ans, l’entrée de l’Espagne au sein de l’Union européenne (la CEE de l’époque) était vécue comme un cauchemar par plus d’un agriculteur français, notamment dans les fruits ou dans le vin. Ironie de l’histoire, près de 25 000 agriculteurs, venus de toute l’Espagne, ont défilé samedi dernier à Madrid pour protester contre la PAC et exiger une meilleure rémunération dans les productions de fruits, de légumes et de vin.

Pour le monde de l’agriculture et de l’agroalimentaire, 1986 sera l’année de l’entrée de l’Espagne et du Portugal dans la Communauté économique européenne, une entrée qui devrait provoquer un choc économique certain. Certes, il est prévu que la libération totale des échanges sera programmée dans le temps. Il n’empêche que l’entrée de l’Espagne et du Portugal dans le marché commun entraîne une augmentation de près d’un tiers des surfaces cultivées. Du coup, la CEE devient excédentaire pour plusieurs produits méditerranéens. Simplement avec l’Espagne, la production communautaire d’huile d’olive va devenir surabondante, celle des fruits frais va s’accroître de moitié, celle du vin d’un quart et celle de céréales de 15 %. L’Espagne sera justement redoutée pour ces différents produits, mais cependant moins pour d’autres (viandes, lait, céréales fourragères…). Heureusement, les accords signés prévoient, pour l’entrée des produits agricoles espagnols, sept ans de transition (dix pour les fruits et légumes, avec gel des exportations durant les 4 premières années) et une dizaine pour les produits de la pêche avec des prises limitées dans les eaux communautaires jusqu’en 1995. Tous les observateurs sont conscients que le poids grandissant de l’économie européenne et la diversité des handicaps créés à la fois par des excédents et par l’élargissement obligent à rechercher de nouvelles voies. La Communauté n’a plus les moyens de payer les surplus. Elle fait savoir que le maintien des prix garantis pour des quantités illimitées devient un non-sens économique dès lors que l’autosuffisance est atteinte. Produire ce qui se vend est une règle commerciale essentielle ; 1986 sera l’année, que les agriculteurs le veuillent ou non- durant laquelle devraient être prises en compte certaines réflexions jusque-là contestées du livre vert de la Commission de la CEE. Après avoir consulté les agriculteurs de la Communauté, la Commission a en effet publié fin 1985, de nouvelles réflexions sur l’avenir de la politique agricole commune.

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