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Le marché aux bestiaux de Lyon s'apprête à fermer ses portes

La chute des apports d'animaux n'a pu être enrayée. Un manque d'engagement des opérateurs a achevé de convaincre les gestionnaires de mettre un terme à l'activité.

Encore un marché aux bestiaux qui ne passera pas l’hiver. Cibévial, Complexe international du bétail et des viandes de Lyon, annonce la fermeture de son foirail à Corbas (Rhône) le 31 décembre prochain. Un nouveau coup dur pour le commerce, après la disparition ce mois-ci des cadrans de Normandie (lire notre édition du 5 novembre). « Les apports d’animaux sont en baisse depuis longtemps et les utilisateurs ne prennent pas en charge les coûts de fonctionnement », déplore Emmanuel Coste, le p-dg de Cibévial, qui détient à la fois l’abattoir et le foirail. Marché de référence européen, Lyon a vu fondre ses apports à 15 000 bovins l’an dernier (-40 % par rapport à l’année précédente). Son volume hebdomadaire est plus proche de la centaine d’animaux échangés que du millier de têtes permis par la taille de l’outil. « Les restrictions liées à la fièvre catarrhale ovine ont été fatales, regrette le président de la Fédération des marchés de bétail vif (FMBV) Gilles Rousseau. Il y a eu aussi un manque de concertation des opérateurs. »

Un marché dans l’abattoir

Les gestionnaires du marché ont vainement tenté, dès 2006, d’augmenter les apports et de combler le trou financier. Leur déficit atteint 70 000 euros par an. « En septembre 2007, une discussion interprofessionnelle a eu lieu, avec les marchands de bestiaux et les apporteurs, rappelle Emmanuel Coste. Ces derniers ont promis qu’ils essaieraient d’amener davantage d’animaux. Une commission de discipline devait être mise en place pour harmoniser les droits d’entrée. Les négociants n’ont pas su s’entendre. » La concurrence d’autres circuits commerciaux fait mal. Beaucoup d’animaux sont livrés en direct. Lyon Corbas présente en plus la particularité de réunir un foirail et un abattoir. Les marchands de bestiaux travaillent avec d’autres marchés- ceux de Bourg-en-Bresse et Saint-Etienne sont très proches - ou des centres d’allotement. Résultat, les effectifs plongent, ceux des broutards en particulier.

Le contexte commercial difficile en élevage crée pourtant un besoin de repères. « Sur notre site internet, la consultation des cotations explose à +250 %, signale-t-on à la FMBV. La fréquentation des marchés reprend aussi un peu, en cette période de flux perturbés par la FCO. » Une enquête de la fédération, entre janvier et octobre 2008, permet de mesurer l’ampleur des dégâts provoqués par la crise sanitaire. La baisse des apports sur les marchés aux bestiaux Les résultats d’enquête s’appuient sur un taux de réponse de 80 % des 55 marchés sondés. atteint jusque -45 % dans les zones réglementées et se limite à -10 % loin des foyers de la maladie. Lezay, Agen, Laissac sont notamment très touchés, avec des pertes comprises entre 35 et 40 % par rapport à 2007. D’autres foirails s’en sortent mieux. Moulins-Engilbert, qui vient d’ouvrir une seconde salle des ventes, Arras, Rethel voient leurs apports progresser.

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