Le haricot tarbais diversifie ses débouchés
La Coopérative du haricot tarbais (Hautes-Pyrénées) a récemment reçu, du Conseil régional de Midi-Pyrénées, une aide de 100 000 euros, qui va à la fois lui permettre de surmonter les difficiles conséquences de sa très faible récolte de l’année 2003 (84 tonnes au lieu de 110 tonnes en 2002), et lui permettre de se développer. « Il s’agit d’une avance à taux zéro, que nous devrons rembourser en dix ans, à partir de la cinquième année, précise Jean-Marc Bedouret, le président de la coopérative. Cette aide est aussi une garantie vis-à-vis de nos banquiers. »
Atteindre une vitesse de croisière de 180 à 200 t
Elle arrive en tous cas à point nommé pour la structure agricole qui a réalisé, en octobre 2004, une belle récolte de 160 tonnes, alors qu’elle en espérait 140, et qui va développer sa commercialisation. « Nous avons dépassé nos objectifs, poursuit Jean-Marc Bedouret. Nous allons désormais pouvoir être présents sur le marché douze mois sur douze et rassurer ainsi nos clients. Nous franchissons aujourd’hui une marche importante. » L’un des premiers objectifs de la coopérative est de stabiliser ses surfaces (plus de 150 ha) et le nombre de ses producteurs (une centaine), voire même de recruter et d’accroître sa production pour atteindre une vitesse de croisière de 180 à 200 tonnes. Elle va aussi diversifier sa clientèle, essentiellement constituée de conserveurs, de grandes surfaces (principalement Leclerc) et de grossistes en légumes secs, en travaillant également avec des vépécistes et des boutiques haut de gamme (de type Fauchon ou Hédiard). Si son tonnage est suffisant, elle entend par ailleurs augmenter ses exportations, qui concernent surtout le Japon et les Etats-Unis (10 % du volume total). « Et lorsque nous aurons le temps, nous compléterons l’activité de la coopérative en l’ouvrant à d’autres légumes », indique le président.
En attendant, la coopérative s’est associée à des producteurs espagnols et portugais, pour mener à bien une recherche européenne sur la valorisation des légumes secs de qualité dans le sud de l’Europe. Un travail qui comprendra un état des lieux et des besoins de chaque filière, et qui portera sur « tous les sujets », de l’inventaire des semences à l’amélioration des pratiques culturales, en passant par les actions de commercialisation. La coopérative travaillera enfin à la création d’une gamme de plats cuisinés, à la mise en place d’un pôle de réflexion sur le rôle des organisations professionnelles et des signes de qualité, et réalisera des analyses sensorielles et nutritionnelles de ces haricots.