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Le groupe Terrena se lance à l'international


> Hubert Garaud (à gauche), président et Maxime Vandoni (à droite), directeur général du groupe Terrena, ont affirmé le 10 avril à Ancenis avoir les moyens de conduire le projet vision 2020 du groupe. L'objectif : atteindre 50 millions d'euros de résultat d'exploitation et 100 millions d'euros de capacité d'autofinancement de façon récurrente.
Classé 15e des coopératives européennes, le groupe coopératif qui a réalisé de très bons résultats en 2013, espère d'ici à 2020 se hisser dans le top 10. Pour ce faire, Terrena se dote d'un fonds d'investissement, Kassiop Invest.

Malgré une année de prix de matières premières élevés et de mauvaises conditions climatiques, le chiffre d'affaires consolidé du groupe Terrena a bondi de 5% (4,4 % à périmètre constant) pour atteindre 4,7mil-liards d'euros en 2013. Le pôle amont (voir graphique) a le plus progressé (+93 millions d'euros), suivi du pôle carné (+55 millions d'euros) et les activités lait ” (+26 millions d'euros). Dans le même temps, le résultat net a progressé de 53 % à 16,7 millions d'euros. Le nouveau directeur général, Maxime Vandoni, explique ces beaux résultats par la politique stratégique entamée depuis 2008 avec l'agriculture écologiquement intensive (AEI). « Malgré le contexte défavorable, souligne-t-il, le résultat net montre la solidité du modèle économique et nous donne les moyens de conduire notre projet vision 2020 ». Le premier objectif est d'atteindre en trois ans, de façon récurrente et structurelle, 50 millions d'euros de résultat d'exploitation et 100 millions d'euros de capacité d'autofinancement. Le groupe souhaite investir fortement dans l'innovation, consolider le modèle économiquement durable en volaille – précisément avec la dinde (13,5% des volumes) qui plombe le résultat de la branche – et trouver de nouveaux débouchés par l'exportation.

7 % de son chiffre d'affaires est réalisé en Europe et 1 % dans le reste du monde

Par ce biais, le président Hubert Garaud espère relever le défi de « combattre le déclin en volume de la production dans un marché de plus en plus ouvert et concurrentiel ». Et de rappeler qu'en volaille, la France a perdu plus de 20 % de production quand l'Allemagne en gagnait autant entre 2000 et 2012. Aujourd'hui, Terrena exporte peu. 7 % de son chiffre d'affaires seulement est réalisé en Europe et 1 % dans le reste du monde. Des marges de manœuvre existent donc.

L'AEI « booste » les activités

« Nous arrivons au terme d'une première phase importante, souligne Hubert Garaud. L'alignement stratégique autour la marque Nouvelle agriculture est réalisé. Il s'agit maintenant de booster nos activités ». Si la filière volaille subit des difficultés en raison de la dinde, la filiale viande rouge n'est pas non plus épargnée. Elivia, créé en 2009, n'est pas encore rentable.

DERNIÈRE LIGNE DROITE AVEC DAWN MEATS

Il est prévu encore deux réunions. Le groupe Terrena devrait ainsi finaliser les tractations entamées avec Dawn Meats, spécialiste irlandais de la viande rouge de qualité. Ce dernier devrait prendre une participation minoritaire dans Elivia qui serait effective début juillet. «Cela va nous offrir des débouchés à l'international, se réjouit Hubert Garaud, président de Terrena, puisque Dawn Meats commercialise dans plus de 40 pays et est présent physiquement dans 15 pays.» Les produits de qualité français ont la cote à l'étranger. Dawn Meats est intéressé par le mode de production français (vache allaitante, viande de haute qualité). Terrena n'en est pas à son premier partenariat pour l'export (accord avec Maïsadour et Joufray-Drillaud, filiale de Terrena) mais cette fois-ci, il s'agit d'une entreprise étrangère.

Cependant, les dirigeants sont confiants, le dernier trimestre 2013 est positif et le début 2014 s'annonce de bon augure. Cette amélioration est due notamment à l'investissement industriel de 2,3 millions d'euros, soit 25 % plus élevé que les autres années.

Quatre projets ont été réalisés dont une ligne de tranchage pour développer l'activité viande en barquette sur le site d'Angers, une salle de désossage à Noeux-les-Mines, une ligne de conditionnement pour l'activité muscles à Mirecourt, une ligne de fabrication et de conditionnement de viande égrenée surgelée à Villers-Bocage, et la modernisation de l'atelier steaks hachés au Liond'Angers. Au total, Terrena aura investi 15 millions d'euros en recherche et développement.

Les ventes du groupe se répartissent aujourd'hui comme suit : 1,172 milliard d'euros avec les industries agroalimentaires et les grossistes, 1,132 milliard d'euros en grandes et moyennes surfaces, 103 millions d'euros avec le marché traditionnel artisanal, 166 millions d'euros via la restauration hors domicile et 83 mil-lions d'euros auprès du grand public par le biais des magasins Gamm vert.

Création d'un fonds d'investissement

Lors de sa traditionnelle conférence de presse à Ancenis (44), le 10 avril, le groupe a présenté les quatre premières réalisations innovantes qui vont dans le sens de la nouvelle phase de développement. Mi-février, le groupe a signé une participation de 51 % dans le fabricant d'aliment Ekoranda, dédié à la cuisson-extrusion de graines oléoprotéagineuses, en partenariat avec Valorex (25 %) et Sofiprotéol (24 %) et vise ainsi l'indépendance en protéines. Ce même mois, Terrena annonçait un contrat de trois ans avec Système U, pour lancer une filière porc qualifiée de « révolutionnaire », et le rapprochement avec la coopérative maraîchère Val Nantais. Enfin, d'ici à fin avril, les négociations avec le spécialiste de la viande rouge de qualité en Irlande et Royaume-Uni, Dawn Meats, devraient aboutir (voir encadré).

Le fonds nous donnera plus de souplesse et de lisibilité

” Fort de sa capacité d'autofinancement, Terrena va s'appuyer sur ses biens propres pour innover, se développer à l'export mais cela ne sera pas suffisant. Le groupe vient de créer un fonds d'investissements appelé Kassiop Invest et doté d'un montant de 25 millions d'euros. « Il n'est pas toujours simple en tant que coopérative, affirme Hubert Garaud, de réaliser des investissements. Le fonds nous donnera plus de souplesse et plus de lisibilité sur le marché financier ». Par ailleurs, Terrena développe la démarche RSE (responsabilité sociétale entreprise). Dans ce cadre, le groupe coopératif a voté au dernier conseil d'administration l'ouverture de son capital à son personnel, c'est-à-dire aux 22 000 salariés.

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