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Le groupe InVivo désormais armé pour passer à l'offensive


> Le conseil d'administration d'InVivo, siégeant avenue de la Grande-Armée à Paris, comprendra deux tiers de présidents et un tiers de directeurs généraux de coopératives.
300 millions d'euros d'Ebitda et 100 millions d'euros de résultat net à horizon 2025. Tels sont les objectifs d'InVivo qui pour y parvenir vient de revoir son organisation et de se doter d'une nouvelle gouvernance. Explications.

N « ous avons la capacité à améliorer notre performance et à attirer des capitaux », a déclaré Thierry Blandinières, directeur général de l'union de coopératives InVivo, le 16 décembre devant la presse. Une situation permettant d'envisager positivement l'avancée du projet « 2025 by InVivo » lancé à l'automne dernier. Malgré la baisse du prix des matières pre” mières et la conjoncture dégradée en nutrition animale qui ont affecté son chiffre d'affaires, en baisse de 7,7 % à 5,7 milliards d'euros, InVivo a réussi à améliorer son excédent brut d'exploitation à 70 millions d'euros (contre 46 l'an dernier), et son résultat net consolidé à 15,8 millions d'euros (contre 0,1). À l'issue de cet exercice 2013-2014, 91 millions d'euros de ristourne ont été remis aux 223 coopératives adhérentes. Un record pour l'union de coopératives. Le besoin de fonds de roulement, à 197 millions d'euros, a été divisé par deux en quatre ans, et la dette ramenée de 365 à 222 millions d'euros en un an. Un bilan financier qui doit encore s'améliorer. Le groupe s'est fixé des objectifs de 300 millions d'euros d'Ebitda et 100 millions d'euros de résultat net à horizon 2025. Pour réaliser ses ambitions, InVivo souhaite accélérer son internationalisation, accroître ses investissements dans la R&D et les métiers porteurs de développement pour l'agriculture et chercher de nouveaux débouchés pour les produits agricoles français.

91 millions d'euros de ristourne remis aux coopératives adhérentes

Une nouvelle gouvernance

« Cette stratégie complètement renouvelée appelle à une nouvelle gouvernance et demande plus d'implication de la part des membres du conseil d'administration de l'Union », annonce Philippe Mangin, président d'InVivo. L'union de coopératives s'articule désormais autour de trois niveaux: l'Union InVivo, société mère du groupe, qui gère les intérêts des coopératives sociétaires et arrête les orientations stratégiques ; InVivo Group, holding pivot portant les fonctions corporate du groupe; et les holdings des trois pôles (Agriculture, Nutrition et Santé, Distribution grand public et Agroalimentaire) désormais filialisés sous la forme de SAS, afin que des financiers puissent entrer de manière minoritaire à leur capital. Composé d'une trentaine de membres, le conseil d'administration de l'Union InVivo comprendra «deux tiers de présidents et un tiers de directeurs généraux de coopératives », affirme le président d'In-Vivo. « Ce conseil élira un bureau de huit à dix membres avec la même règle

SÉCURISATION DE L'ACTIVITÉ NÉGOCE DE GRAINS

En juin dernier, InVivo a cédé 20 % de parts de marché dans Alfred C. Toepfer international à ADM et renforcé son partenariat avec le géant du négoce de grains. L'accord permet à l'union de coopératives d'accéder à l'origine mer Noire. Après deux années négatives, l'activité trading ne perd plus d'argent mais pour gagner en rentabilité, le groupe veut accélérer son orientation multidestination et multi-origine. Stéphane Bernard a été recruté en mars 2014 pour piloter l'activité. Grâce à son réseau et à un nouvel intéressement au résultat collectif, il a pu attirer des traders internationaux. InVivo souhaite également créer « une alliance stratégique de joueurs de milieu de tableau » du négoce mondial de grains afin d'améliorer ses informations sur le marché.

Leader du big data agricole

Pour le pôle Agriculture, InVivo a comme ambition de devenir « la tête de pont de l'agriculture française en investissant dans les métiers d'avenir », souligne Thierry Blandinières, citant en particulier la gestion des données utiles à l'agriculture de précision. Son but : construire le leader du big data agricole. Grâce à la reprise de Maferme-Neotic en juin, le groupe affirme posséder 40 % de parts de marché des données de l'agriculture française. En agrofourniture, afin de gagner en compétitivité sur la santé du végétal, InVivo annonce une alliance stratégique avec le Suisse Fenaco, l'Allemand Agravis, le Danois DLA et le Britannique Hutchinsons au sein de la SAS Novafield.

Sur le pôle Nutrition et Santé animales, après l'achat du Suisse Pancosma et du troisième acteur brésilien du petfood Total Alimentos, InVivo NSA (1,3 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2013-2014) affiche la volonté de doubler de taille d'ici à 2025. La filiale de l'Union de coopératives travaille à une augmentation de capital de 200 millions d'euros (pour en lever 400 millions) qui devrait se concrétiser mi-février, avec la possibilité d'une cotation en Bourse à huit ans. Pour croître Hubert de Roquefeuil, directeur général d'InVivo NSA et aussi à la tête de la direction internationale du groupe, mise sur les pays émergents en particulier l'Amérique du Sud et l'Asie.

Capter la valeur ajoutée du vin en vrac

InVivo avoue aussi regarder loin de nos frontières pour le développement de son activité distribution. « Pourquoi ne pas développer au Brésil une master franchise autour du système de jardinerie Gamm vert ? », lâche Thierry Blandinières. Tout en développant en France des magasins de proximité avec l'enseigne Frais d'ici, lancée fin 2014 à Toulouse. « Nous sommes dans une démarche d'humilité », note toutefois le dirigeant qui reconnaît un « manque de flux » dans le premier magasin et un combat féroce sur le terrain pour les emplacements. Un deuxième magasin devrait ouvrir au prin” temps près de Dijon, puis dans l'idéal un dans le Nord et un en Bretagne, avant d'envisager une franchise auprès des coopératives. En attendant, Gamm vert poursuit le développement de son offre produits du terroir, qui pèse désormais 10 % du chiffre d'affaires de l'enseigne.

InVivo NSA veut doubler de taille d'ici à 2025

Quant à son développement agroalimentaire, InVivo l'envisage dans un premier temps dans le vin. « Devenir un acteur du négoce de taille internationale qui capte la valeur ajoutée du vin en vrac », voilà ce qu'ambitionne Thierry Blandinières. L'ex-dirigeant de Maïsadour commente toutefois : « il a fallu dix ans pour faire Delpeyrat, ce sera pareil pour le vin ».

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