Le gouvernement anticipe les conséquences de la sécheresse
« La situation de nos ressources en eau est beaucoup moins inquiétante en cette fin d’avril qu’elle ne pouvait l’être quatre mois auparavant ! Néanmoins, elle est extrêmement fragile et nous devons rester vigilants dans les mois qui viennent», a expliqué Nelly Olin, la ministre de l’écologie et du développement durable, jeudi dernier à Lille. Invitée à signer le nouvel « arrêté-cadre sécheresse » lors du comité de bassin de l’agence de l’eau Artois-Picardie le 27 avril, la ministre a cependant prévenu : « sur le front de la sécheresse, les choses se sont améliorées depuis quatre mois, excepté dans trois zones où les nappes ne se sont rechargées qu’entre 20 et 70 %. Il s’agit du couloir rhodanien, de l’Ile-de-France et des régions Picardie et Champagne-Ardenne ». Vigilance extrême, donc, de la part des pouvoirs publics dans ces zones-là où l’on craint toujours des phénomènes de sécheresse qui pourraient se combiner avec une éventuelle nouvelle canicule.
Face à d’éventuels risques de pénurie d’eau potable (la ministre rappelle que 3 800 kilomètres de cours d’eau avaient été asséchés l’an passé), le gouvernement a donc demandé à chaque région de préparer un arrêté-cadre sur d’éventuelles restrictions d’usage de l’eau, un document censé bâtir un dispositif évitant les improvisations dans l’urgence. En signant l’arrêté-cadre sécheresse 2006 du Nord-Pas-de-Calais qui définit « des règles de gestion partagées par l’ensemble des acteurs du territoire», Nelly Olin tenait donc à démontrer que les pouvoirs publics « anticipaient pour permettre de prendre de bonnes dispositions».
Voici un an, le Préfet de région avait pris un arrêté limitant la consommation d’eau dans 430 communes de cette région. « Si nous sommes confrontés à une nouvelle sécheresse, il y aura une plus grande solidarité entre les habitants du département du Nord », expliquait ce dernier en précisant avoir tiré les leçons de l’arrêté de 2005. « On fera davantage le lien entre les lieux où l’eau est prélevée et ceux où elle est consommée en tenant mieux compte de l’interconnexion des réseaux », concluait-il. Pour une plus grande solidarité entre consommateurs d’eau.