Le gallon de lait plus cher que le baril
La semaine dernière, le journal de la matinée diffusé sur Europe 1 a dû faire frémir les amateurs de petit déjeuner avec la perspective d’un litre de lait plus cher que le litre d’essence… aux Etats-Unis. L’envoyé spécial de la radio a indiqué que la réorientation massive de maïs vers les raffineries destinées à produire des agrocarburants avait fait exploser le prix du lait, compte tenu de la difficulté de trouver des aliments pour le bétail. Dans l’état du Michigan, 20 % du maïs produit est ainsi destiné à des fins non alimentaires. Si les aides et subventions fédérales avaient jusqu’ici permis de ralentir le mouvement de hausse des prix, « la tendance est si lourde qu’on parle d’un gallon de lait (3,79 litres) à 4,5 $ cet été, ce qui est bien plus cher que l’essence » rapporte le journaliste. L’impact sur la société américaine semble préoccupant puisque les restaurants Pizza Hut (150 000 tonnes de fromage à pizza écoulées par an) proposent désormais la pizza fromage « au même prix que la pizza salami ou anchois ». Starbucks, roi du café au lait, prévoit un recul de ses actions en bourse tandis que le fabricant de glaces Hershey anticipe une baisse de ses ventes et que la crème chantilly, consommée en grande quantité outre-Atlantique, va subir un contrecoup. Les chiffres avancés sur la radio Europe 1 laissent toutefois perplexes, avec une augmentation du prix du lait de 84 % aux Etats-Unis sur un an, et de 75 % en France. Ces chiffres qui ne collent pas à la réalité, en France en tout cas, restent à relativiser, puisque l’augmentation, tous secteurs des produits laitiers confondus, est plutôt de l’ordre de quelques %.