Aller au contenu principal

Le froid autonome à disposition des IAA


> Six heures de recharge permettent de récupérer 48 heures d'autonomie.
L'entreprise Coldway, issue d'un brevet du Cnrs, propose depuis plusieurs années au monde de la santé des caissons réfrigérés autonomes en énergie. Elle s'ouvre à l'agroalimentaire.

En 2001, deux ingénieurs du Cnrs lancent leur entreprise, à partir d'un brevet de recherche basé sur la création de froid autonome. Treize ans plus tard, l'entreprise a bien grandi. Notamment en s'appuyant sur les besoins en froid du secteur médical. L'entreprise s'intéresse maintenant aux besoins des opérateurs de l'agroalimentaire. L'invention consiste à stocker l'énergie néces” saire à la production de froid et à l'utiliser à la demande, grâce à une réaction thermochimique. D'un côté, une première bonbonne contenant de l'ammoniaque. De l'autre, une bonbonne contenant un réactif (sels et graphite), le tout relié par une vanne. À l'ouverture de la vanne, l'ammoniaque se vaporise et produit du froid. Elle est ensuite absorbée par les sels dans le réacteur. La production de froid, contrôlable, peut atteindre - 30 °C et peut donc se faire à tout moment et en tout lieu, sans aucun branchement.

On peut mixer le sec et le frais dans un même camion

Coldway, en industrialisant ce brevet, a notamment travaillé sur le confinement des réactifs dans un circuit scellé afin d'assurer la sécurité du dispositif. Une fois l'ammoniaque entièrement évaporée, la production de froid s'arrête. Il faut alors recharger l'appareil, en le branchant à une source électrique, afin que l'am-moniac se condense à nouveau, ce qui régénère le système thermochimique. « Six heures de recharge permettent de récupérer 48 heures d'autonomie », indique Laurent Rigaud, cofondateur et président du directoire. Selon des tests réalisés par le fabricant, plusieurs milliers de cycles de production et de recharge sont possibles. À ce jour, 800 conteneurs sont utilisés par plus de 300 clients essentiellement dans l'univers de la santé. Le fabricant, à partir de ce système, a développé toute une gamme industrielle de conteneurs isothermes, réfrigérés et autonomes sans branchement électrique. Il est aussi associé à une carte électronique et à un logiciel afin de garantir le maintien, la régulation et la traçabilité d'une température à + ou - 2 °C pour les produits transportés.

Contrat avec un spécialiste du transport réfrigéré

L'entreprise veut maintenant s'adresser au marché de l'alimentaire. Ainsi, Coldway vient de signer un contrat de développement avec un spécialiste du transport réfrigéré. « Nous avons également lancé une gamme adaptée à la logistique du dernier kilomètre, avec des rolls réfrigérés qui permettent de transporter des produits frais dans des camions destinés au sec. On peut ainsi mixer le sec et le frais dans un camion par exemple », explique le dirigeant.

DES LABORATOIRES DU CNRS À L'INDUSTRIE

Cette innovation est un bon exemple de transfert de technologie réussi. La découverte est issue de dix ans de recherche fondamentale dans les laboratoires du l'Institut de science et génie des matériaux et procédé (IMP) du Cnrs. En 2001, deux chercheurs du laboratoire, Laurent Rigaud et Francis Kindbeiter décident d'industrialiser ce procédé. En 2002, les premiers caissons sont lancés sur le marché médical. Aujourd'hui, l'entreprise emploie vingt-deux salariés à Pia (Pyrénées-Orientales) où elle réalise des opérations de R&D et également la fabrication du réactif.

En Amérique du Nord, l'entreprise vient de signer un contrat d'exclusivité avec un fabricant de chariots pour la restauration hospitalière. « Nous voulons aussi nous développer dans le marché du traiteur », poursuit-il. Car si le procédé de Coldway permet de fabriquer du froid, la réaction est également exothermique. En absorbant l'ammoniac, la bouteille de réactif dégage de la chaleur, qui peut monter jusqu'à 300 °C. « De quoi assurer sur un même chariot ou un même camion la liaison froide et la liaison chaude en totale autonomie », précise Laurent Rigaud.

Les plus lus

salle de traite en élevage laitier
Prix du lait : des tendances négatives venues d'Europe du Nord

Les prix du lait au producteur sont sous pression dans le nord de l’Europe, car les cotations des produits laitiers…

 Emmanuel Bernard, président de la section bovine d’interbev
Sommet de l’élevage 2025 : « La première chose à faire, c’est de faire naître les veaux ! » pour Emmanuel Bernard, Interbev bovins

Alors que le Sommet de l’élevage commence, Emmanuel Bernard, éleveur bovin et président d’Interbev bovin revient pour Les…

Porc : « le choix de la Chine de cibler l’agriculture européenne n’est pas anodin »

Les Marchés ont échangé avec Simon Lacoume, économiste sectoriel chez Coface, expert mondial en assurance-crédit, pour…

graphique de la cotation entrée abattoir du JB R
Le prix des taurillons R dépasse les 7 €/kg

Les prix des jeunes bovins français grimpent nettement depuis le mois d’août et dépassent un nouveau record historique, même s…

Dépalettiseur
Œufs : « Il manque 3 millions de poules », comment la filière s’adapte à la tension

La transition vers l’œuf alternatif est bien amorcée par l’amont de la filière œuf. Mais il faut plus de poules en code 2 ou 1…

Poules standard dans un poulailler automatisé
Le Sud-Ouest se tourne vers le poulet standard pour concurrencer les importations

La France reste confrontée à la hausse des importations de poulets standards, qui représentent désormais un poulet sur deux.…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio