Le distributeur automatique de lait lancé en Rhône-Alpes

On connaissait déjà le distributeur automatique de billet, celui pour les casettes video et les DVD et même les distributeurs de pizza.
Il faudra maintenant compter avec le distributeur automatique de lait. Implanté à l’Arbresle, dans le Rhône, une commune de l’Ouest lyonnais, cet automate a été mis en place à l’initiative de Gérard Gayet. Cet agriculteur local qui élève sous label AB, également président de l’ARDAB Rhône-Loire (association régionale pour le développement de l’agriculture biologique), souhaitait créer un circuit de distribution court tout en augmentant sa marge. Et l’opération est apparemment un succès !Alors que le collecteur de lait lui achète son lait au prix de 0,40 euros le litre, il vend en direct aux consommateurs au tarif de 1,10 euros.
Dès la première semaine, il a vendu 50 litres de lait en moyenne par jour. Les raisons de ce succès reposent sur plusieurs points. Le premier est l’implantation du distributeur. Il a été installé au cœur de la zone commerciale du village à proximité des supermarchés Champion et Super U. Le second est une garantie sanitaire absolue. En effet, le lait est cru, il doit donc être consommé dans les 3 jours et maintenu au frais.
Sécurité sanitaire indispensable
Après la traite des vaches, le lait est immédiatement refroidi et placé dans un tank spécifique réfrigéré. Chaque jour, l’agriculteur apporte ce tank jusqu’au distributeur et le place à l’intérieur. Le tank de la veille est rapporté à l’exploitation pour vidange et nettoyage. Le lait restant dans la cuve, qui n’a que 24 heures, est replacé dans les cuves destinées à la laiterie. Pour se prémunir des risques, un système informatique bloque la distribution du lait si un problème intervient dans le système de refroidissement de l’appareil. L’agriculteur est également immédiatement prévenu par un SMS sur son téléphone portable, en cas de panne.
Enfin, l’autre atout du distributeur, c’est la simplicité d’utilisation. Le consommateur vient avec sa bouteille ou peut en acheter une sur place. Il insère des pièces de monnaie ou sa carte de paiement (délivrée par l’agriculteur et prépayée) et place son récipient sous le bec verseur. Il appuie sur un bouton pour remplir sa bouteille. Le dosage se fait en fonction du montant inséré. Ainsi, 0,10 euro pour un verre ou 1,70 euros pour 1,5 litre de lait.
Si le système est nouveau en France, il existe depuis déjà 4 ans en Italie, mais Gérard Gayet regrette « que ce soit les plus grandes exploitations agricoles qui profitent du système en Italie. J’espère que de nombreux petits producteurs vont s’engager dans cette démarche en France. »
D’ici là, le concept doit démontrer sa validité économique. Avec un investissement initial de 30 000 euros, Gérard Gayet, commencera à rentabiliser son équipement à partir de 150 litres de lait vendus par jour.