Le déblocage du cycle de Doha attendra
Comme les rendez-vous précédents, la tentative de relance du cycle de Doha opérée la semaine dernière à Potsdam par le G4 a tourné à l’échec. Les Etats-Unis et l'UE ont de nouveau demandé à l'Inde et au Brésil d'abaisser leurs droits de douane sur les produits industriels contre des concessions sur l'agriculture, un échange refusé par les deux pays de l'hémisphère sud. La mise sur la table d'un plafonnement des subventions aux agriculteurs américains à 15 Mds $ a contribué à bloquer les discussions (les Etats-Unis restant sur leur offre de 22 Mds), tout comme l'évocation de la baisse des droits de douane européens sur les produits agricoles (fixée à 60%, contre 39% pour la proposition européenne). Ce nouveau revers a été accueilli favorablement par le syndicalisme agricole français, la Coordination rurale pointant « l'absurdité » de poursuivre dans cette voie « alors que le secteur agricole ne représente qu'une faible part des échanges mondiaux ».
La Fédération nationale bovine a mis en avant un « nouvel et salutaire échec », alors que l'UE était prête à accorder « de nouveaux contingents de viande bovine qui auraient doublé les volumes d'importation du boeuf argentin ». La FNSEA a de nouveau regretté que l'agriculture porte la responsabilité de l'échec des discussions, et fustigé l'attitude de Peter Mandelson, « qui consiste à aller de concessions en compromis ».
Les 150 Etats membres de l'OMC réunis vendredi à Genève au lendemain de la réunion du «G4» ont décidé de se laisser trois semaines pour explorer la voie multilatérale dans les négociations pour la libéralisation des échanges. Une décision sera prise à la mi-juillet pour une éventuelle réunion au niveau ministériel.