« Le but de cette mission était de sauver l'écotaxe »
Jean-Luc Cade, directeur de l'Abea (Association bretonne des entreprises agroalimentaires).
Les Marchés Hebdo : Que pensez-vous des mesures proposées par les parlementaires dans leur rapport sur l'écotaxe ?
Jean-Luc Cade : Ça ne va pas du tout dans le bon sens. Mais nous ne sommes pas surpris, nous l'avions senti dès l'audition. C'est une mission qui avait pour but de proposer des aménagements pour sauver l'écotaxe et améliorer l'acceptabilité de la mesure. On le voit bien puisque l'une des mesures consiste justement à la renommer, en l'appelant éco-redevance ! Le résultat est là : des mesures « cosmétiques » qui ne prennent pas en compte l'argumentaire économique déployé par les industriels et les transporteurs. C'est une taxe peu rentable pour l'État qui vient prendre à revers la compétitivité économique de nos entreprises.
LMH : Certains ministres se sont déclarés contre l'écotaxe. Qu'en pensez-vous ?
J.-L. C. : Le débat entre les politiques dans le gouvernement ne semble pas encore tranché. Quand Ségolène Royal dit que l'écologie ne peut pas être punitive, on ne peut qu'être d'accord ! Les entreprises contribuent déjà au développement des infrastructures territoriales. Mais qu'on nous impose une taxe pour pouvoir payer un téléphérique à Brest comme on a pu le voir dans la presse, ça ne passe pas. On attend les arbitrages du gouvernement en essayant encore de faire valoir nos arguments.