Le consommateur est-il prêt à payer pour la qualité ?
«Depuis le début des années 2000, les consommateurs privilégient les prix les moins chers et la jeune génération est de moins en moins attachée aux labels de qualité. Elle ne dépense que 8% de son budget à l’alimentation, à l’instar des Etats-Unis. L’effet générationnel pourrait de nouveau faire reculer la part de l’alimentaire dans le budget des ménages », a indiqué Pascal Hebel, directrice du département consommation au Crédoc, hier lors de l’atelier de la DGCCRF sur le thème « la qualité a-t-elle un prix ? ». Seules les personnes aisées ou âgées semblent prêtes à payer plus cher pour un produit de qualité. Les critères de développement durable, d’avantage santé ou d’apparence prennent le pas sur les qualités fonctionnelles ou intrinsèques du produit. Pierre Combris, directeur de recherches à l’Inra, a également expliqué les méthodes employées pour définir la valeur attribuée à un produit. En comparant la valeur qu’attribue le consommateur à une pomme standard, bio ou issue de l’agriculture raisonnée, l’Inra s’est aperçu que le consommateur n’est pas prêt à payer plus cher pour une pomme sans pesticide et dévalorise alors la pomme standard. « La pomme en agriculture raisonnée ou bio devient la référence de prix, et fait reculer celui de la pomme standard », a expliqué Pierre Combris.