Le Conseil économique et social en faveur de « centrales de vente »
Le Conseil économique et social (CES) devait voter hier après-midi un avis consacré aux « conséquences économiques et sociales des crises agricoles» (à l’heure où nous mettions sous presse le résultat des votes n’était pas encore connu).
Face à la répétition des crises agricoles de ces dernières années, le texte présenté par Joseph Guimet, rapporteur, propose une première série de propositions visant « à pérenniser au maximum le nombre des exploitations ». Le texte met l’accent sur les investissements nécessaires pour la prévention de ces crises. Le CES prône d’abord l’attribution de moyens nationaux et européens supplémentaires pour la recherche dans les domaines animal, végétal ou climatique. Deuxième axe de prévention : une meilleure organisation des producteurs, associée à une meilleure organisation commerciale. « Le projet préconise ici la mise en place de centrales de vente, grâce auxquelles les producteurs verraient leur puissance accrue face aux centrales d’achat et qui assurerait un meilleur équilibre des forces, sans risque de condamnation par Bruxelles pour entrave à la concurrence », a expliqué M. Guimet, mardi lors d’une discussion plénière au CES. Le rapport estime également que la prévention passe par une meilleure communication des agriculteurs vers le grand public : par exemple, une semaine de la vigne et des vignerons pourrait être organisée chaque année au moment des vendanges.
Un plan Vert pour les crises agricoles
« Toutefois, observant que l’agriculture est « une usine sans toit » et qu’elle connaîtra toujours des crises», l’avis préconise la mise en place de quelques outils de gestion. Au premier rang desquels l’assurance récolte qui, pour être incitative, devra être substantiellement aidée par les pouvoirs publics nationaux et européens. L’avis suggère ensuite la mise en place d’un plan Vert comme il existe un plan Orsec pour les catastrophes naturelles. Ce dispositif, dont le déclenchement se ferait sous l’autorité du Préfet en relation avec la CDOA, aura pour objectifs de faire un diagnostic, de mobiliser les services de l’État et d’organiser les solidarités. Enfin l’avis présente une série de propositions visant à l’accompagnement des personnes en difficulté, comme la mise en place d’un tutorat, effectué par les Chambres d’agriculture, pour les agriculteurs en situation de crise. Le rapporteur Joseph Guimet, espère que ces propositions seront reprises dans la prochaine loi d’orientation agricole annoncée par Jacques Chirac.