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Le commissaire maigrelet

Commentaire de David Byrne, commissaire à la Concurrence et à la Consommation, lors de la récente (23 février) conférence internationale sur le bien-être animal : « Je voudrais faire état de la principale critique, souvent exprimée par les producteurs et par certaines branches de l’industrie agroalimentaire, selon laquelle des normes de bien-être animal plus strictes se traduiraient par des coûts de production et de distribution plus élevés. » On admire l’emploi du conditionnel « se traduiraient », qui sous entend que ce n’est pas sûr, pas démontré, et que les critiques ne peuvent venir que de groupes corporatistes bornés. Hélas, même le conditionnel élégant ne permet pas non plus de démontrer le contraire. Car en réalité tout cela coûte cher. L’étude récente réalisée pour le porc sous l’égide de l’ITP montre que les surcoûts pour les producteurs français seront, par rapport à l’année 90, de 2,8 mio _ en 2005 (interdiction des OGM + bien-être), et que ces sommes atteindront 52,4 mio_ en 2014. Et encore ne parle-t-on pas ici des mesures dont la justification ne saurait être en cause (élimination des déchets, maîtrise des pollutions etc.) qui représentent une « surcharge » estimée entre 266 et 331 mio _. David Byrne, qui sait bien tout cela, tient donc des propos inutiles, pour ne pas dire ineptes. D’autant plus qu’emporté par son élan, il a ajouté que « l’expérience acquise en Europe a montré qu’une meilleure protection des animaux n’entraîne pas de coûts supplémentaires significatifs. Même si tel était le cas, ces surcoûts pourraient être largement récupérés par la différence de prix de produits de qualité supérieure, plus respectueux du bien-être des animaux, pour autant qu’ils soient commercialisés efficacement et que les consommateurs soient convenablement informés.» On se demande où le Commissaire va chercher des arguments aussi maigrelets. Où voit-il, le cher homme, qu’on puisse répercuter « largement » des surcoûts ? Il croit d’ailleurs si peu à ce qu’il dit qu’il entrelarde sa démonstration d’un « pour autant qu’ils soient commercialisés efficacement» qui lui offre une porte de sortie facile en cas d’un démenti cinglant par les faits. Tout cela est assez nul, quand même…

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