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Le CNA veut faire bouger les choses

Devant le peu d’impact des avis précédents, le CNA renouvelle des propositions pour les cantines scolaires.

Ces dernières années, le Conseil National de l’Alimentation s’est penché à trois reprises sur la restauration scolaire. Au mois de mai, le CNA a récidivé avec son avis n°47. Fait nouveau, celui-ci s’est donné comme objectif l’étude des suites données aux travaux antérieurs (voir LM du 28/05). Les conclusions de ce suivi ont sûrement coupé l’appétit aux différents rapporteurs, tant les recommandations édictées au fil des ans ont été peu suivies. Si la situation actuelle des cantines scolaires n’est certes pas catastrophique, elle est néanmoins sujette à améliorations.

Dans cette perspective le CNA a émis, au terme de son travail, une quinzaine de recommandations dont la plus importante concerne une circulaire de juin 2001. Relative à la qualité nutritionnelle et à la composition des repas servis en restauration scolaire, elle n’a jamais été mise en œuvre, faute de pouvoir réglementaire, ni même été relayée par l’Education Nationale. «L’administration a voulu se donner bonne conscience» explique Jean-Lou Germain, rapporteur du CNA et membre du Comité de coordination des collectivités. Le CNA souhaite dorénavant faire de cette circulaire un texte de loi, pour lui donner un tout autre impact. Une demande somme toute logique, si l’on constate que les textes régissant la sécurité, l’hygiène ou la traçabilité des denrées ont déjà un caractère obligatoire. Une telle évolution pourrait permettre, par exemple, de fixer un régime de sanctions en cas de manquement.

Conscient de la méconnaissance de cette circulaire à la pertinence incontestée, le CNA demande la formation du personnel. «Mais nous demandons aussi des diététiciens, car pour l’instant, il n’en existe pas un seul dans toute l’Education Nationale» se désole M. Germain. Parmi les autres recommandations édictées figure la fixation d’un seuil budgétaire alloué aux matières premières. S’il oscille aujourd’hui entre 30 et 50% du budget global de la restauration, le budget denrées devrait « avoisiner 50% pour une qualité satisfaisante des repas».

«Les propositions viennent des praticiens»

Une mesure qui va dans le sens d’une meilleure qualité nutritionnelle et gustative, souvent mise à l’index. Dans ce domaine, le Conseil National de l’Alimentation prône un double contrôle censé améliorer la situation actuelle, marquée par l’hétérogénéité des situations d’une cantine à l’autre : tout d’abord un autocontrôle réalisé par le personnel (examen des quantités servies et laissées dans les assiettes), ainsi qu’un contrôle de qualité nutritionnelle réalisé par une autorité extérieure indépendante. Le respect du temps de repas ou de digestion figure dans l’avis du CNA, qui s’intéresse également à des problèmes plus pointus. « Par exemple, on a traité la question des enfants allergiques qui dans une très grande majorité des cas peuvent être accueillis» explique Jean-Lou Germain, qui ajoute que « les propositions contenues dans l’avis sont concrètes : elles viennent vraiment des praticiens». Mais cela sera t-il suffisant pour leur épargner le même sort que les années précédentes ?

Rédaction Réussir

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