Le cheval de trait Auxois séduit la Colombie
«Une grande première !» C’est comme cela que Pierre Pasdermadjian qualifie le besoin exprimé par des Colombiens d’acheter des semences du cheval de trait de l’Auxois. Président du syndicat d’élevage de cette race qui compte une centaine d’adhérents et qui rayonne sur le centre de la Bourgogne, principalement en Côte-d’Or et en Saône-et-Loire, Pierre Pasdermadjian n’a pas le souvenir d’un intérêt déjà manifesté par des pays étrangers pour cette race qui compte encore deux-cent-cinquante poulinières pour un total qui avoisine les cinq cents animaux.
Douceur, rusticité et forte potentialité de traction sont les trois qualités reconnues de l’Auxois qui, outre sa Bourgogne natale, est aussi élevé en Rhône-Alpes, dans le Centre et dans le Sud-Ouest. Et ce sont bien ces trois qualités qui ont séduit la délégation colombienne qui a noué un premier contact à l’occasion du sommet de l’élevage à Cournon. « Les Colombiens recherchent une race française qui utilise du trait belge. Mais surtout, ils ont remarqué que l’Auxois a un fort développement musculaire. Et c’est une grosse qualité puisque la Colombie souhaite optimiser ses productions de viande» assure Pierre Pasdermadjian. La prochaine rencontre officielle entre le syndicat de l’Auxois et la délégation colombienne aura lieu au prochain salon de l’agriculture.
Premières exportations en 2005
Les premières exportations pourraient intervenir en 2005 et ce sont les haras qui devraient être chargés de commercialiser les semences congelées. Restera à adapter les réglementations colombiennes qui, actuellement, ne permettent pas d’importer des semences équines dont le prix moyen se situe aux environs de 100 euros.
Pour le syndicat d’élevage, ces premières exportations auraient surtout valeur de symbole. « C’est bien la preuve que cette race est entrée dans une dynamique. C’est aussi une reconnaissance pour nous éleveurs. La preuve aussi que nous avons eu raison d’avoir monté un centre de promotion de la race à Bierre-les-Semur, en Côte-d’Or, au cœur de l’Auxois» affirme Pierre Pasdermadjian, par ailleurs technicien de recherche à l’Inra.