Le champagne fait figure d’exception à la crise viticole
La consommation mondiale de champagne va très probablement atteindre un record en 2004 avec environ 305 millions de bouteilles bues, déclarait mardi Yves Dumont, président du directoire du groupe Laurent-Perrier, lors d’une conférence de presse. Jamais autant de bouchons n’auront sauté en un an si l’on excepte l’année 1999 (avec 327 millions de bouteilles) marquée par le changement du millénaire, selon lui. Si la dernière note de conjoncture Agreste évoque un retrait de 20 % des ventes au mois d’octobre (par rapport au même mois de l’année précédente), dans le champenois on affiche actuellement un fort optimisme basé sur d’autres chiffres beaucoup plus positifs. A fin septembre, les ventes de champagne sont déjà en progression de 4,44 % en volume par rapport à 2003. Une progression essentiellement tirée par l’export qui enregistre une hausse de 8,46 % (contre +1,58 % sur le marché français), selon le comité interprofessionnel des vins de champagne (CIVC). « Octobre a peut-être été plus calme, mais la fin de l’année sera bonne », confirme Renaud Gaillard, délégué général adjoint de la fédération des exportateurs de vins et spiritueux en France (FEVS). « Le poste champagne est celui qui tire nos exportations et permet au final qu’elles ne chutent pas tant que ça », ajoute-t-il.
L’effet change a peu d’impact
Le produit champagne correspond à un créneau qui ne perd pas en vigueur, contrairement aux vins tranquilles français. « L’appellation est reconnue et repose sur des marques très fortes. On achète d’abord de la Veuve Clicquot avant d’acheter du champagne», continue l’expert. Et l’effet change ne se fait pas ressentir sur ce produit haut de gamme contrairement à certains vins tranquilles pour lesquels une augmentation de 1 à 2 euros peut faire la différence par rapport à des vins du Nouveau Monde. « Sur le très haut de gamme, le champagne n’a pas encore de concurrent. Les sparkling wine et les mousseux sont encore très loin de la qualité de nos produits», analyse Renaud Gaillard. La preuve, LVMH-Moët Hennessy a enregistré une hausse de 8 % de se ses ventes en volume de champagne (hors Canard Duchêne) sur les neuf premiers mois de l’année. « Veuve Clicquot & Dom Pérignon sont particulièrement forts aux Etats-Unis, et la progression est importante sur le Japon», note le groupe dans son dernier rapport d’activité. Laurent-Perrier a récemment affiché de très bons résultats pour ses quatre marques Laurent-Perrier, Salon, Delamotte et Vicomte de Castellane (+16,2% de CA sur le premier semestre 2004-2005).