Le carburant E10 rallume la flamme du bioéthanol
La commercialisation du E10, mélange de 90 % d’essence sans plomb et de 10 % d’éthanol, relancera-t-elle la polémique sur les agrocarburants ? France Nature environnement a donné le ton : « Le nouveau carburant E10 est à côté de ses pompes » ; « du blé, des betteraves et de la canne à sucre pour faire rouler nos voitures, déforester l’Amazonie et aggraver la crise alimentaire… ». La Fédération des associations de protection de l’environnement reprend le combat mené l’an passé au plus fort de la hausse des cours des matières premières. De leurs côtés, les fabricants français soulignent le retournement des marchés (céréales, pétrole, fret…) et insistent sur la montée en puissance contrôlée de la production, à la différence des états-Unis et du Brésil. Et mettent en garde contre les importations du Brésil favorisées par la dépréciation du real.
« On entre aujourd’hui dans le bouquet énergétique de façon apparente », positive Alain Jeanroy, le directeur général de la Confédération générale des betteraviers. Avec l’E85, l’E10/SP95 et le biodiesel notamment. L’enjeu ? Respecter ce que la France avait annoncé dès septembre 2005, c’est-à-dire un objectif d’incorporation (en valeur énergétique) de 7 % en 2010 et de 10 % en 2015… soit cinq ans avant le seuil exigé par l’Union européenne, en 2020. La balle est dans le camp des distributeurs et des pétroliers. Ces derniers, mis au pied du mur, devraient se montrer plus coopératifs que lors du lancement raté de l’E85.