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L’avenir est incertain pour la filière avicole

Une fragile reprise des ventes de volaille, un équilibre précaire des cours des œufs, la psychose liée à la grippe aviaire, et les prochaines négociations OMC sont autant de facteurs qui entraînent craintes et inquiétudes au sein de la filière avicole.

L’inquiétude est grande ces derniers temps au sein de la filière avicole. L’avenir est incertain en cette fin d’année2005, tant d’un point de vue de la production que de la consommation de volaille et d’œufs. La psychose liée à la grippe aviaire et les prochaines négociations OMC n’arrangent en rien cette situation.

Baisse de la consommation de volaille

D’après la dernière note de conjoncture de l’Ofival, les abattages contrôlés de poulets progressent de 1,7 % sur les 9 premiers mois de 2005 par rapport à 2004. La production de dinde recule, quant à elle, de 10,6 % sur cette même période.

Les importations sont en forte hausse. De janvier à août, nos achats ont augmenté de 14,8 % en poulets et de 6,9 % en dinde.

La consommation intérieure est en repli, surtout depuis la forte médiatisation de la grippe aviaire et l’amalgame fait avec les riques d’une pandémie mondiale. Jusqu’en septembre, la consommation de poulet était assez stable (-0,5 %). Celle de dinde reculait de 3,4 %.

Selon l’Office, « la semaine 42 semble constituer le plancher de la baisse des achats de volaille des ménages». Le poulet PAC label subit les plus forts replis, mais toutes les espèces sont pénalisées. Une certaine reprise de la consommation est depuis observée, mais la situation reste précaire.

Equilibré fragile pour les œufs

Lors de la dernière assemblée générale de l’interprofession, Pascale Magdelaine (Itavi) est revenue sur l’évolution de la production française d’œufs et d’ovoproduits. 15,2 milliards d’œufs devraient être produits en France cette année, soit un repli de 1,7 à 2 %. Une hausse de 2,7 % avait cependant eu lieu en 2004. Ainsi, les offres restent, cette année encore, supérieures à celles de 2003. Parallèlement, nos échanges d’œufs et d’ovoproduits se dégradent. Le déficit en œufs coquille progresse de 26 % sur les 8 premiers mois de 2005, du fait d’une progression de 17 % de nos importations.

Du côté de la demande, nos exportations augmentent de 8 %. La consommation intérieure suit une tendance légèrement baissière (- 0,4 % selon Nielsen et - 0,1 % selon Secodip).

Finalement, tous les facteurs sont réunis pour entraîner un équilibre fragile des cours : hausse des importations, repli non suffisant de l’offre, une consommation qui stagne…

Négociations OMC: il faut se mobiliser

La psychose liée à la grippe aviaire inquiète les professionnels. La consommation de volaille a déjà fortement diminué (- 15 % en moyenne), même si elle tend à reprendre quelque peu. Dans ce contexte, l’interprofession a décidé de mettre en place une campagne de promotion, espérant ainsi relancer la consommation, notamment pour les fêtes.

Au sein de la filière œuf, les conséquences sont mois importantes. Cependant, le risque d’une psychose demeure bel et bien présent, et chacun reste sur le qui-vive.

Les prochaines négociations OMC suscitent aussi craintes et réactions des opérateurs. Ceux-ci souhaitent se mobiliser pour ne pas être une monnaie d’échanges, pour laisser à la France son indépendance et sa sécurité alimentaire.

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