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L’avenir du Parc Cabrilia en suspens

Le « Chèvroscope» n’a pas rencontré son public. Le Conseil régional veut revoir le concept.

Il y a quelques semaines, Ségolène Royale, présidente de la région Poitou-Charentes, mettait en cause le choix de Cabrilia, parc thématique caprin de Lenazay (86). Les faits semblent aujourd’hui donner raison à l’ancienne ministre. Fermé au public depuis le 15 octobre dernier, le site créé par la filière et les élus locaux de l’ancienne majorité, est loin du seuil de rentabilité espéré (50 000 visiteurs/an) malgré les 5,6 millions d’euros investis. Ouvert au 1er avril 2003, il aura compté 10 000 entrées sa première année, et à peine plus de 8 000 la seconde, confirmant ainsi les craintes de la région dont la présidente avait avancé l’idée de faire à la place une ferme relais.

Mais la situation s’est brutalement dégradée, que ce soit au niveau des emplois (maintenus pour l’instant, pour 7 sur 9) ou des annexes comme le restaurant «le Clos de la Borderie» fermé dans la foulée (5 salariés, 23 000 euros investis). La situation a même été jugée « catastrophique» par la nouvelle équipe dirigeante, nommée il y a quelques jours, pour sauver les meubles. Avec un déficit estimé pour 2004 à 150 000 euros, s’ajoutant aux 30 000 de l’année précédente, le Chèvroscope paraît d’ores et déjà condamné, même si une réouverture (sous une forme non définie) est envisagée pour une date non précisée. Cabrilia, désormais animé par une équipe dont le président est un éleveur (Jean-Pierre Charles de Périgné, dans les Deux-Sèvres) pourrait en fait devenir ce que voulait Ségolène Royale, autrement dit un outil au service des professionnels plutôt qu’un parc à la gloire de la chèvre. D’autres pistes sont à explorer, comme le siège de la Route de la Chèvre, ou un espace pour lycées agricoles locaux voire nationaux, qui, faute de rapporter de l’argent, pourraient peut-être limiter les pertes.

Des divisions dans la filière

Le Parc aura eu également un effet pervers : celui de diviser les membres de la filière au service desquels il avait pourtant été créé. Les petits éleveurs ne s’y retrouvaient pas, tandis que les partenaires, laiteries et autres organisations, rechignaient à mettre la main à la poche pour le supporter. L’ancien conseil d’administration ne recensait pas d’ailleurs un nombre important de professionnels (le nouveau est plus étoffé en la matière) tandis que l’enjeu politique dominait souvent débats et décisions.

Il faut donc attendre et voir, pour connaître l’avenir de Cabrilia, dont les Commissaires aux Comptes conseillaient il y a quelques semaines une mise en cessation de paiement. La Région a déjà prévenu, par la voix de sa vice présidente Colette Balland (et VP également de la nouvelle équipe) « qu’il n’était pas question de supporter seule une filière agricole» visant ainsi les coopératives, groupes laitiers, et collectivités locales qui devront mettre la main au portefeuille. Elle a également souligné que « les sommes dépensées n’auront pas permis de valoriser la filière caprine, car depuis l’ouverture du parc les revenus des éleveurs ont stagné, voire décru...» Constat d’échec donc, pour un projet en son temps cher au Premier ministre, en attendant la nouvelle orientation donnée par ses successeurs en Poitou-Charente.

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