L’avenir de la Sopexa s’éclaircit
«La France se situe en ‘queue de peloton’ pour le soutien consenti à ses entreprises à l’international. Ainsi, la ration budget public/exportations est supérieure de 50 % en Espagne et de 150 % aux États-Unis », a constaté mardi Nicolas Forissier, secrétaire d’État à l’Agriculture, intervenant devant les sénateurs. Avant d’ajouter : « nous en subissons déjà les conséquences, qui se traduisent très concrètement par des pertes de parts de marché ».
Pour contrer ce phénomène, Jacques Chirac a annoncé le 21 octobre à Murat le doublement des crédits à l’exportation et Nicolas Forissier vient d’affirmer le soutien de l’État à la Sopexa qui se fera dorénavant suivant une logique de rémunération contre prestation de services et non plus sous forme de subvention. Ce soutien sera assorti d’une garantie pluriannuelle (de 3 à 5 ans) sur les montants alloués à la Sopexa. Comme nous l’avons indiqué hier dans nos colonnes, Nicolas Forissier a toutefois précisé que le soutien de l’État porterait sur des missions visant des zones à haut risque, c’est-à-dire le grand export, et notamment des missions de défrichage de marchés prometteurs ou difficilement pénétrables. « D’autres opérateurs, notamment les offices agricoles, pourraient se recentrer sur les marchés de proximité de l’UE », a souligné le secrétaire d’État.
La réforme du soutien de l’État à l’agence s’accompagne, en outre d’une transformation de son actionnariat. Le processus de sortie du capital de Sopexa de la puissance publique représentée par les offices agricoles et Ubifrance est engagé. « Nous recherchons des acquéreurs dans le cercle naturel de Sopexa : actionnaires déjà présents, interprofessions agricoles pour l’instant absentes, organismes financiers ayant un lien privilégié avec le secteur agricole ou alimentaire », a appelé mardi Nicolas Forissier.
En revanche, Ubifrance devrait conserver une action, « de façon à maintenir un lien, même symbolique, avec Sopexa », précise Nicolas Forissier.