L’automne de tous les dangers
La barre des 200 000 malades est en passe d’être franchie au niveau international pour le nouveau virus de la grippe A (H1N1). Pour le Dr Jan-Cédric Hansen, du cabinet StratAdviser, les entreprises ne sont pas encore bien préparées à l’éventualité d’une pandémie.
« La grippe saisonnière H1N1 touche chaque année en France de 5 à 15 % de la population et provoque environ 7 000 décès, surtout chez les plus de 65 ans. La grippe A (H1N1) pourrait concerner la moitié des Français avec une mortalité de 0,1 % soit 30 000 décès mais dans toutes les classes d’âge, notamment les adultes en activité », détaille le Dr Jan Cédric Hansen (cabinet StratAdviser). Il vient d’interroger 72 500 responsables d’entreprises européennes et s’inquiète de voir combien ils sont encore peu préparés.
Le gouvernement a pourtant mis en place un plan national de prévention et de lutte « pandémie grippale », dont la 4e version du 20 février 2009 est disponible sur son site. Il ne s’impose pas aux entreprises mais leur donne des recommandations, relayées notamment par le Medef. « Cependant, la faute inexcusable de l’employeur pourrait être engagée s’il ne mettait pas en œuvre des mesures de prévention, comme l’engage à le faire la loi 2003-6999 relative à la prévention des risques technologiques et naturels, renforcée par la loi 2004-811 dite de modernisation de la société civile » estime Maître Jean-Philippe Carpentier, spécialiste de l’accompagnement juridique et judiciaire des entreprises.
Toutes les sociétés sont concernées, car les experts prévoient un taux d’absentéisme situé, selon la gravité de l’épidémie et la contagiosité du virus, entre 20 et 40 %.
Absentéisme majeur
Si les conséquences sanitaires sont limitées (peu de mortalité), il faudra assurer un fonctionnement le plus proche possible des conditions normales (plan de continuité). Par contre, si la pandémie fait de nombreuses victimes, la priorité sera à la sauvegarde des vies, et donc à l’interruption temporaire des activités non essentielles afin de limiter les contacts qui aggraveraient l’épidémie.
Avant même de travailler sur leur plan de continuité, les entreprises doivent afficher les mesures de prévention (se laver les mains, tousser dans un mouchoir jetable, etc.), le détail des symptômes de la grippe, et les numéros d’urgence à composer si un salarié les présente sur son lieu de travail. Elles doivent ensuite identifier et hiérarchiser les missions : celles à assurer en toutes circonstances, celles pouvant être interrompues pendant une à deux semaines et celles pouvant l’être de 8 à 12 semaines. « Les entreprises doivent surtout s’attendre à un absentéisme majeur. Elles risquent d’être incapables de remplir leurs obligations contractuelles avec les conséquences assurantielles et juridiques qui en découlent. D’où l’importance d’évaluer la protection juridique conférée par les plans déjà conçus ou d’en concevoir un dans les meilleurs délais », conclut le Dr Jan-Cédric Hansen.
Liens utiles :
Plan national (http ://www.grippe-aviaire.gouv.fr/article.php3?id_article = 549), le point du Medef sur le nouveau virus de la grippe (http://www.medef.fr/main/core.php ? pag_id = 139429), le plan de continuité pour les entreprises (http://www.medef.fr/staging/site/page.php ? pag_id = 46616), le site StratAdviser sur la préparation des entreprises à une pandémie (htpp ://www.stratadviser.com, rubrique pandémie [en anglais seulement]).