L'ARIA Rhône-Alpes prend forme
Les Marchés : L'annonce de la création d'une ARIA en Rhône-Alpes a été faite en octobre dernier. A ce jour, il n'y a toujours pas de structure officielle. Où en est le projet ?
Thierry Oriol : L'ARIA Rhône-Alpes sera officiellement créée le 5 juillet prochain lors de notre assemblée constitutive. Les membres choisiront alors un président qui devra être un entrepreneur et une dizaine de chefs d'entreprises qui auront pour mission de diriger les différents groupes de réflexion. Lors de l'annonce de la création de l'ARIA, nous n’étions qu'une poignée d'entreprise. Nous avons maintenant réussi à fédérer une trentaine de sociétés. Parmi elles : Les salaisons Anselme, Bernard Gaud, Saint-André, la Centrale de la Charcuterie, Sodiviandes, les fromageries Guilloteau et du Dauphiné, le groupe Fruité et le fabricant Routin, les chocolatiers Valrhôna et Aiguebelle, le leader français du caramel Nigay, Alpina Savoie (pâtes), Phil'XN (levain), Volaille de l'EuropeAin... Nous espérons que les IAA de la région seront encore nombreuses à nous rejoindre.
Les Marchés : La région Rhône-Alpes comporte déjà beaucoup de structures dédiées à l'agroalimentaire comme R3AP, le PEACRITT, l'IFRIA... Comment l'ARIA Rhône-Alpes va-t-elle se positionner face à ces organismes ?
Thierry Oriol : L'une des raisons pour lesquelles la précédente expérience de création d'une ARIA en Rhône-Alpes a échoué est une concurrence avec les structures existantes. Afin d'éviter toute superposition de compétences, la nouvelle ARIA sera un organisme de lobbying médiatique et politique auprès des instances représentatives de l'Etats et de la Région. Nous n’aurons pas de missions de promotion ou d'aide au développement des entreprises. Nous n'aurons d'ailleurs pas de structure physique ni de permanent.
Notre but est de rétablir la place des industries agroalimentaires rhônalpines dans le paysage français. Nous regrettons par exemple qu'aucun pôle de compétitivité n’ait pu voir le jour par manque de représentativité politique du secteur ou qu'il n'y ait aucun représentant des IAA régionales dans le processus de décisions du contrat Etat / Région.
Les Marchés : Quel sera votre premier axe de travail après la constitution de la structure ?
Thierry Oriol : Notre première mission sera de valoriser nos métiers. En effet, notre profession doit faire face à des difficultés importantes de recrutement du fait de l'insuffisance de l'adaptation des filières emploi/formation régionales et du manque de promotion de nos métiers. La situation risque également de s'empirer face au risque de dénigrement de nos métiers et de nos entreprises dû au PNNS2. En effet, le plan national de nutrition santé donne une image médicale de l'alimentation. Nous voulons redonner l’image plaisir à nos produits.