L’appétit en viande des 10 pays entrants augmente lentement
« La consommation de viande au sein des 10 pays entrants va dans l’ensemble suivre les tendances observées à l’intérieur de l’Union européenne », selon le rapport d’un réseau d’experts agricoles indépendants, implanté dans les pays candidats, et de l’Institut de développement agricole en Europe centrale orientale (Iamo). « Les facteurs déterminants sont le revenu et ses effets induits en matière de restauration hors domicile, de gain de praticité, de prix (spécialement pour le poulet), de préoccupation vis-à-vis de la santé et, dans une moindre mesure, de l’environnement», souligne le document, diffusé mercredi par la Commission.
La consommation de viande par habitant est attendue en faible hausse, jusqu’à la fin de la décennie. Elle atteindra une moyenne globale de 71,1 kg en 2008, soit un niveau très inférieur à celui d’environ 90 kg observé dans l’UE. Le bœuf et le veau diminueront faiblement à 9,2 kg par tête en 2008 (-4,2 %), tandis que le porc se maintiendra à 42,1 kg (+1,7 %). Une poursuite de la hausse du poulet est attendue, avec 19 kg en 2008 (+23,4 %). La viande ovine va décliner fortement à 0,8 kg (-27,3 %), son niveau étant déjà très faible au départ. Cependant, les experts penchent pour des perspectives favorables en demande ovine, contrairement aux appréciations de la Commission.
Concernant la consommation totale des différentes espèces, la tendance est bien orientée en viande, pour laquelle seuls deux pays connaîtront une stabilité. Idem pour les produits à base de viande, alors que les abats seront en baisse dans la plupart des pays, à l’exception de l’Estonie, de la Hongrie et de la Slovénie (stabilité), de la Roumanie et de la République tchèque (hausse). Les prévisions de consommation totale sont établies suivant une échelle allant de -2 à 2.
Mouton, porc et volaille bien placés
Le bœuf va bénéficier d’une tendance de consommation légèrement positive. Les arrières seront les plus favorisées (+0,67), par rapport aux avants, moins bien placés (-0,33). Les morceaux nobles sont attendus en hausse en Pologne, Roumanie, Slovaquie, pays baltes, Slovénie. A l’inverse, en Hongrie, République tchèque et Bulgarie, aucun gain de consommation n’est attendu. Pour les avants, une baisse est attendue en République tchèque, Slovaquie et Estonie. Aucun changement ailleurs. Pour les produits à base de bœuf, la situation est diverse. En Europe centrale (Pologne, République tchèque, Slovaquie), la tendance est négative, tandis que dans l’Est et le Sud-Est, elle apparaît neutre, voire positive.
Le veau profitera d’une tendance de consommation positive, spécialement en Europe de l’Est et Slovénie, tandis qu’en Europe Centrale (République tchèque, Slovaquie et Pologne), aucun changement n’est attendu.
Concernant le porc, les morceaux nobles sont attendus en hausse partout, sauf en Pologne, où l’évolution sera nulle. La consommation des bas morceaux déclinera (-0,44). Une évolution négative est attendue en Estonie (-2), Pologne, Bulgarie et Roumanie (-1). Seule la Hongrie connaîtra une hausse. Davantage de produits à base de porc seront consommés, sauf en Estonie et Bulgarie (-1).
La consommation de viande ovine est attendue en hausse dans la plupart des pays. Seules l’Estonie, la République tchèque et la Bulgarie ne connaîtront pas de changements. Les experts ont des prévisions différentes de celles de la Commission. « La viande ovine est dans le vent, a une élasticité positive au revenu, est relativement bonne pour la santé, à un degré toutefois moindre par rapport à la volaille et au porc », souligne le rapport.
Pour le poulet, le blanc bénéficiera du meilleur score (1,22), avec uniquement la Hongrie à un niveau stable. Les prévisions pour les produits à base de poulet sont également positives avec des exceptions, notamment l’Estonie, qui s’attend à une évolution très négative.