Lancement d’un projet européen de recherche sur le lait
La Commission européenne a lancé un programme de recherche et de formation de jeunes chercheurs, baptisé Leche, pour mieux comprendre «le lien entre l’histoire de la naissance de l’élevage laitier en Europe et au Proche-Orient au Néolithique, l’évolution des habitudes alimentaires et la capacité des hommes à digérer le lait à l’âge adulte». L’idée est de comprendre pourquoi la consommation de lait a tant diminué, car taxé de ne pas être si bon pour la santé : allergie, problème de digestion, surpoids, etc. Les Français consommeraient 67 litres de lait de vache par an, contre 80,4 litres en 1989. Financé à hauteur de 3,3 millions d’euros, ce programme réunit 15 équipes de recherche de sept pays européens pour mettre en commun leurs compétences dans le domaine de l’archéologie, de la chimie organique et de la génétique. Le laboratoire « Archéozoologie-Archéobotanique » du Muséum national d’histoire naturelle et du CNRS est porteur du projet pour la France. Il s’est associé les compétences des deux autres unités de recherche françaises et du Cniel (Centre national interprofessionnel de l’économie laitière), notamment l’Ocha (Observatoire des habitudes alimentaires). Le programme de recherche veut ainsi vérifier un certain nombre d’hypothèses, dont le rôle joué par la production laitière « dans la naissance et le développement démographique des sociétés agro-pastorales européennes, du moins dans certaines régions ». Les résultats des recherches, attendus pour 2011, seront réunis dans une vaste base de données. Les équipes françaises vont particulièrement s’attacher à « estimer les changements intervenus au fil du Néolithique dans les techniques d’élevage des bovins et caprinés ».