Laiterie Nazart : pas d’avenir pour les producteurs sans fond de solidarité
La Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL) pousse ses partenaires du CNIEL à mettre en place un fond de solidarité qui bénéficierait aux producteurs lâchés par leur entreprise de collecte. L’idée n’est pas nouvelle, mais elle s’exprime avec force en Bretagne depuis que l’annonce de la liquidation judiciaire imminente de Nazart (Fougères, Ille-et-Vilaine) assombrit l’avenir de ses 440 apporteurs de lait. Organisés en association de défense, ils ont rencontré ces dernières semaines les autorités et diverses laiteries (Lactalis, CLE Bongrain, Triballat, LNA et la Laiterie de Saint-Malo) qui ont accepté de reprendre leur lait (90 millions de litres). Mais à deux conditions : les producteurs doivent apporter eux-mêmes le lait aux transformateurs ; leur paie sera basée sur une transformation en beurre et poudre, c’est-à-dire la plus basse. Inenvisageable sans compensation ; aussi les ex-Nazart fondent-ils tous leurs espoirs sur ce fond de solidarité. En théorie, il serait abondé par un complément de cotisation interprofessionnelle - entre 0,10 et 0,50 centime pour 1 000 litres de lait. « Il fonctionnerait provisoirement, le temps que les producteurs se réorganisent», explique Marcel Denieul, président de la section laitière de la FRSEA de l’Ouest (Bretagne et Pays de la Loire). Les 440 laitiers du bassin de Fougères ont constitué, dès la fin novembre la coopérative agricole « la Blanche Hermine » pour collecter leur lait. La nouvelle structure a déposé dans la foulée une offre de reprise d’actifs de Nazart (camions, tanks à lait) auprès du tribunal de commerce.