Lait : les producteurs s’interrogent sur la hausse du quota
La sérénité a une nouvelle fois été la grande absente du Conseil de direction de l’Onilait. Mi-novembre, la réunion avait vu l’interprofession laitière, le Cniel, claquer la porte pour protester contre une baisse des crédits d’orientation. Jeudi dernier, c’est le sujet sensible de l’augmentation des quotas qui a provoqué le départ des représentants de la Confédération paysanne. La position de l’Onilait, qui a décidé d’accepter l’augmentation du quota laitier prévue par le compromis de Luxembourg (0,51 % de quota supplémentaire par an pour les trois prochaines campagnes, soit +1,53 % au total) a été critiquée par le syndicat minoritaire, ainsi que par la FRSEA du Massif central reflétant sans doute le sentiment de nombreux producteurs.
La crainte répandue dans ce collège est que, compte tenu de la tension enregistrée sur les marchés, l’augmentation du litrage entraîne de nouvelles baisses des prix. L’incertitude est d’autant plus perceptible que la négociation est toujours en cours entre les trois familles (producteurs, coopératives et industriels) pour la fixation du prix en 2006.
La quadrature du cercle
« Il faut que nous réussissions à redistribuer ces volumes supplémentaires sans impacter la collecte. Autant dire que c’est la quadrature du cercle », a déclaré Yves Berger, directeur de l’Onilait et de l’Ofival. Pour résoudre cette équation, un arrêté relatif à la détermination des quantités de référence a été présenté, le document comprenant un mécanisme particulièrement complexe de limitation des allocations provisoires.
Avec ce système, « on donne d’une main et on reprend de l’autre », schématise à l’extrême M. Berger, qui estime « ne pas vraiment avoir besoin de cette première tranche de 0,5 % ». La volonté de maîtrise affichée par l’Onilait est plus perceptible dans la rigidité des modalités de remboursement pour la fin de campagne 2005/2006. Si les producteurs dont la référence individuelle est inférieure ou égale à 100 000 litres bénéficieront d’un remboursement maximum de 6 500 litres (allocations provisoires comprises), ceux dont la référence dépasse les 100 000 litres n’auront droit à aucune faveur.
De manière générale, la rigidité financière devrait d’ailleurs être de mise en 2006, avec un budget en baisse de 10 % pour l’office, adopté malgré l’abstention de la FNPL et d’une partie de la Fnil. Dans ce contexte, le ralentissement de la collecte arrive comme une bonne nouvelle, après l’emballement observé il y a quelques mois. A l’Office, on ne croit pas au risque de dépassement du volume alloué à la laiterie France. Il ne manquerait plus que ça.