Aller au contenu principal

L'agroalimentaire sur la voie de la maturité énergétique


> Les laitiers sont bien sensibilisés à l'enjeu énergétique, comme HCI qui a investi dans une chaudière biomasse.
Depuis quatre ans, le cabinet Okavango produit une étude détaillée de la maturité énergétique des entreprises agroalimentaires. Malgré les difficultés économiques du secteur, la prise en compte de l'enjeu énergétique progresse dans les derniers résultats.

En matière de consommation énergétique, les industries agroalimentaires peuvent encore mieux faire. C'est en tout cas ce que montrent les résultats de l'enquête annuelle réalisée par le cabinet Okavango en collaboration avec l'Ania (Association nationale des industries agroalimentaires). Pour mesurer la maturité énergétique des IAA, Okavango a mis au point un index « Leanergy Index », mesurant les huit leviers d'influence de la compétitivité énergétique couvrant à la fois les aspects techniques, d'organisation

67 % des entreprises interrogées ont fait réaliser un diagnostic énergétique

” de production et financiers. Cette approche permet de placer chaque industriel sur une échelle de maturité énergétique allant jusqu'à une gestion stratégique de l'énergie. Pour cette 4e année d'enquête, 971 usines ont été interrogées, ce qui représente 72 % de la consommation énergétique de la filière.

« Ce que l'on constate, c'est une vraie disparité entre les entreprises, selon leur secteur et leur taille », souligne Françoise Gorga, responsable innovation à l'Ania. Si une majorité des industriels du panel a déjà enclenché des actions de maîtrise de leur consommation énergétique, 12 % ne sont pas encore mobilisés. Mais pour la plupart, les premiers pas sont franchis. Ainsi, 63 % ont désigné un référent énergie ; 69 % ont initié un suivi régulier des consommations ; et 67 % ont fait réaliser un diagnostic énergétique. 52 %, et c'est un chiffre en hausse par rapport à l'an dernier, révisent régulièrement leurs contrats d'achat d'énergie.

Entre les secteurs, les disparités sont grandes. Les plus matures, selon l'enquête, sont les boissons ; la transformation des végétaux et les produits laitiers. Pour les produits élaborés (plats préparés, chocolat, café), la transformation de viande et la panification, la prise de conscience de l'enjeu est plus hésitante. L'étude montre cependant que les IAA ont progressé. Depuis la dernière étude, la prise de conscience a évolué. « Nous percevons une amélioration de la maturité énergétique de notre panel d'IAA par rapport aux années précédentes. Elle est notamment due aux actions sans investissement telles que des chasses aux gaspillages, des revues des consignes de production, des remises en question de la conduite des installations », explique Jean-Pierre Riche, président d'Okavango.

L'ANIA VEUT SENSIBILISER LES ENTREPRISES

« Notre chantier en 2014 va être de sensibiliser les entre-prises à l'enjeu énergétique, explique Françoise Gorga, responsable innovation à l'Ania. Leur montrer que c'est aussi un enjeu économique ». L'Ania et EDF Entreprises ont développé un programme de formation à la compétitivité énergétique des entreprises agroalimentaires (FACEEA), soutenu par le ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie. « Nous travaillons sur les comportements, en se basant sur l'expérience d'autres industriels, avant d'aller vers l'investissement », précise Françoise Gorga.

Des PME dans le « top 10 % »

Parmi les meilleurs élèves, on retrouve dans le « top 10 % », les grands groupes qui « consacrent des équipes dédiées » ; les « énergie-intensifs », comme les mal-tiers ou les producteurs d'huiles. Leur coût énergétique est tel qu'ils se sont attelés au problème depuis de nombreuses années. Sans su-prise, les PME sont en moyenne moins avancées dans leur action. Cependant l'enquête met en évidence que certaines figurent aussi dans ce « top 10 % ». Il s'agit de « PME convaincues », pour lesquelles la démarche énergétique est soutenue voire initiée par la direction. Si les grands groupes montrent la voie, des PME obtiennent de bons scores malgré des moyens humains et financiers plus faibles.

Rédaction Réussir

Les plus lus

transport terrestre animaux
Transport des porcs : une nouvelle loi qui pourrait coûter 107 millions d’euros à la filière

Une possible évolution de la législation du transport ne garantira pas forcément le bien-être des porcs. C’est ce que relève l…

Charcuterie
« Si on veut du porc français, il faut créer des élevages en France »

Les charcutiers sont frappés de plein fouet par la baisse de production porcine en France. Elle entraîne une hausse des…

« La France importe déjà du Mercosur pour 1,92 milliard d’euros de produits agricoles et agroalimentaires »

Ingénieur de recherche en économie de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (…

Nouveau record des prix du beurre : « Ça ne reflète pas le marché »

La cotation Atla du beurre cube a franchi un nouveau sommet historique sur la semaine 48, alors que la tendance de marché est…

conteneurs au port du havre
Mercosur : Produits laitiers, vins et spiritueux, ces filières ont-elles un intérêt à l’accord ?

Alors que la colère agricole retentit de nouveau, rallumée par l’approche de la conclusion d’un traité avec le Mercosur, la…

représenant de l'UE et du mercosur
L’UE et le Mercosur signent l’accord, à quoi s’attendre pour l’agriculture ?

Après 25 ans de pourparlers, l’Union européenne et le Mercosur ont conclu un accord commercial, mais des voix s’élèvent déjà…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio