L’agroalimentaire en Bretagne en transition
Après les tempêtes de 2002 et 2003, une zone de calmes surgit-elle devant les étraves des entreprises bretonnes ? L’Observatoire économique des IAA de Bretagne, qui vient de publier un document intitulé « l’agroalimentaire en Bretagne : à la recherche d’un second souffle » juge certes la conjoncture morose mais souligne différents indicateurs susceptibles de nourrir un peu d’optimisme. 2004 a marqué un « r alentissement de la consommation dans les viandes notamment, (et une) forte pression sur les prix dans la distribution »… Mais dans le même temps les ventes à l’exportation (13 % de 16 milliards d’euros réalisé par les entreprises de 20 salariés et plus) ont repris de la vigueur. Plus précisément, l’hémorragie a semblé stoppée après « trois années de baisse continue des ventes à l’exportation ». Celà étant, la Bretagne, grande productrice animale a moins de marges de manœuvre après deux années difficiles.
Dans un secteur où élaboration et services priment sur la production, les intervenants bretons recherchent « de la valeur ajoutée au travers d’équipements et de process d’élaboration plus importante […] ». C’est vrai en porc, et dans le lait pour des raisons de rationalisation industrielle. Du point de vue des effectifs (autour de 70 000 salariés), l’Observatoire a relevé « une relative stabilité » sur 2004 en Bretagne alors que le secteur réduisait ses structures depuis 2002. Mieux, il a constaté que les restructurations en cours en volaille (notamment) ont été compensées par des créations d’emplois par des entreprises de seconde transformation ou d’assemblage.
On assisterait, donc, à une évolution de la structure industrielle bretonne vers plus de services aux produits. En témoignent encore tous ces investissements immatériels pour promouvoir de nouveaux produits, procédés… qui « semblent […] prendre de l’ampleur », selon l’Observatoire. Pour pérenniser les entreprises et améliorer leur rentabilité, les industriels n’ont d’autre choix que de concentrer leur offre, conclut l’Observatoire. Bien qu’en diminution « en France comme en Bretagne», les fusions acquisitions devraient se renforcer dans les années à venir. La roue tourne déjà dans ce sens en charcuterie salaisons, ou encore en volailles.