« L’agriculture, un actif stratégique », selon Fillon
Ancien élu de la Sarthe, département agricole, François Fillon a rassuré le monde de la terre en indiquant que « l'agriculture est pour la France un actif stratégique », et qu'elle ne doit pas être bradée sur la table des négociations internationales, a-t-il dit lors d'un discours prononcé au premier jour du SPACE, à Rennes. Au contraire, elle doit s'inscrire dans « un projet alimentaire et territorial européen » qui garantirait « aux consommateurs européens que les produits importés répondent aux mêmes exigences que nos propres produits ». La France a déposé à Bruxelles un mémorandum dans ce sens, dont les conclusions sont attendues « pour la fin de l'année », a-t-il précisé. Cette partie de son discours faisait écho à Jean-Michel Lemétayer, intervenu auparavant, qui a réclamé un « débat de fond sur l'avenir de la PAC, (…) au niveau des chefs d'Etat et du gouvernement, pour définir ce que l'Europe veut faire de son agriculture. » Et un débat sur le renforcement des interprofessions pour faire face au démantèlement des outils européens de gestion des marchés.
Un fond sanitaire
Tout en rappelant la volonté de la France « de concevoir des accords interprofessionnels propres à fixer les modalités de détermination des prix payés au producteur et (…) à maintenir un niveau de production compatible avec le marché », François Fillon a proposé la mise en place de nouveaux outils de gestion. Il s'agit en particulier d'une déduction pour aléas, sorte « d'épargne de précaution destinée aux jours sombres », d'un fond sanitaire et du renforcement du soutien à l'assurance contre les risques climatiques. Ces nouveaux outils doivent élargir la zone de couverture des risques inhérents à l'agriculture, et permettre de « sortir de la politique du « coup par coup », a souligné le Premier ministre. Enfin, François Fillon a annoncé que le gouvernement va revaloriser le niveau des retraites des salariés non-agricoles justifiant plus de 17,5 années d'activité, et précisé que les veuves obtiendront à titre gratuit la réversion de la retraite de leur conjoint décédé. Ces mesures devraient concerner 350 000 retraités pour une enveloppe annuelle de 190 M€.