L'agriculture raisonnée veut faire son trou
Lors des 10es rencontres Farre de l'agriculture raisonnée qui se tenaient lundi, ses défenseurs ont présenté leurs derniers travaux et témoignages. Interrogés sur trois questions relatives à l'agriculture et à l'environnement, 39 candidats sur les 44 déclarés aux prochaines élections présidentielles ont répondu et se sont (sans surprise) tous déclarés défenseurs de l'agriculture. A part l'opinion de l'ancienne ministre Dominique Voynet qui est « sceptique » sur l'agriculture raisonnée, ce sentiment général doit servir de tremplin pour appuyer le développement de l'agriculture raisonnée (AR), en retard par rapport à ses projections initiales avec 2000 exploitations qualifées aujourd'hui.
Toujours optimistes !
Au terme d'entretiens menés auprès d'agriculteurs, la commission nationale de l'agriculture raisonnée doit dans les semaines a venir synthétiser les nombreuses demandes exprimées. Le décret précisant les conditions d'utilisation du terme AR doit également être revu prochainement. Dans ce contexte, l'adhésion du public fait figure de prochaine tâche à accomplir. « Il ne sait pas ce qu'est une exploitation qualifiée. Nous allons tout faire pour améliorer cela» a annoncé lundi le président de l'Aficar Philippe Vasseur, pour qui Farre (Forum de l'Agriculture raisonnée respectueuse de l'environnement) « est un élément clé de notre communication à venir ». Invité à participer à cette journée de débats, Tomas Garcia Azcarate, de la DG Agri à la Commission Européenne, a tendu une perche aux défenseurs de l'AR en indiquant que les exploitations certifiées étaient réputées être en accord avec l'écoconditionnalité.
Cette même écoconditionnalité a été, selon la vice présidente de la FNSEA et ancienne présidente de Farre Christiane Lambert, l'un des facteurs handicapant la mise en place à grande échelle de la certification AR. Intitulée « la différenciation par la preuve », cette journée a été l'occasion pour madame Lambert de rappeler que depuis sa qualification elle avait observé une amélioration du taux de muscles chez ses porcs et une meilleure conformation, ainsi qu'une nette diminution de l'usage de minéraux par hectare de céréales. « Je suis optimiste en 2007, car l'optimisme revient vers les agriculteurs. Je suis heureuse que le revenu ait progressé en 2006» a-t-elle déclaré, dans l'attente d'un réel décollage du nombre d'exploitations qualifiées. Pour Gilles Thévenet, président du Conseil scientifique de Farre, il faut rester attentif à ce que Farre ne supplante pas la démarche raisonnée. « Il ne faut pas que la marque remplace le produit».