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L’agriculture néerlandaise cherche une voie « durable »

Les crises sanitaires dans l’élevage provoquent un débat de société sur l’agriculture intensive. L’Etat prend ses distances et encourage un développement durable.

« Je souhaite tout mettre en œuvre pour favoriser une agriculture durable, a déclaré lundi matin à La Haye le ministre néerlandais de l’Agriculture Cees Veerman. S’exprimant devant des journalistes français sur la présidence hollandaise de l’UE à partir du 1er juillet, il a souligné l’importance d’une activité agricole « étroitement liée à la société», « intégrant les dimensions économique, sociale, écologique ». Le ministre a enchaîné l’après-midi avec une intervention devant le Parlement sur l’avenir de l’élevage intensif aux Pays-Bas.

Cette question suscite un vaste débat dans le pays. Des crises sanitaires successives ont eu un profond impact dans l’opinion publique. Elles ont entraîné des abattages massifs d’animaux, lors de la grippe aviaire en 2003 (30 millions de volailles), la fièvre aphteuse en 2001 (265 000 bêtes), l’ESB et la peste porcine. Les discussions sur l’élevage intensif ont repris à l’automne dernier. Cees Veerman a affirmé dans une lettre au Parlement que « l’avenir de cet élevage n’était pas seulement dans les mains des éleveurs, mais aussi de toutes les parties de la filière». L’Etat est décidé à suivre une politique moins dirigiste. Il souhaite aider les agriculteurs, plutôt que de leur imposer toutes sortes de règles en « améliorant le cadre dans lequel opérera l’élevage intensif, en indiquant et surveillant les limites, mais aussi en créant de la flexibilité ». Certaines règles pourraient donc être suspendues, si cela produit un effet positif. L’idée d’une taxe sur les produits alimentaires non issus d’une agriculture durable est écartée. En revanche, Cees Veerman est favorable à un étiquetage sur la durabilité du mode de production. « Le gouvernement veut défendre l’égalité de la législation dans l’UE en matière d’agriculture durable, encourager l’innovation, faciliter la distinction des produits au travers des labels, établir une nouvelle politique de lutte contre les maladies animales, responsabiliser les différents acteurs», précise Teun Klumpers, de la direction de l’Agriculture.

Répondre aux attentes de la société

Le temps n’est plus au soutien d’une agriculture toujours plus productiviste, mais plutôt à la réponse aux attentes de la société. Le gouvernement est très sensible aux pressions exercées par les associations de protection des animaux et certains consommateurs soucieux du bien-être des animaux. Il est favorable à une réglementation européenne restrictive en matière de transport du bétail.

Les consommateurs et les citoyens acceptent de moins en moins les effets polluants du modèle néerlandais. Une politique de réduction des rejets dans l’environnement a donc été progressivement mise en place. « Des fautes ont été commises par le passé, avec parfois une prise de conscience tardive, reconnaît Gerard Doornbos, président du syndicat agricole LTO. Mais, des améliorations importantes ont eu lieu ces dernières années sur le plan de la durabilité. « En octobre 2003, la Cour européenne de Justice a condamné La Haye pour non-respect de la directive nitrates. « Une nouvelle politique de maîtrise des pollutions d’origine animale doit être débattue au Parlement jusqu’en septembre, indique Elisabeth Mercier, attaché agricole à l’ambassade de France. Les Hollandais souhaitent obtenir une dérogation de la Commission européenne sur la directive nitrates, en s’inspirant du système accordé aux Danois. Le principe est d’abandonner la comptabilité des minéraux et des contrats d’écoulement du lisier et d’instaurer un nouveau système fondé sur des normes d’utilisation d’azote et de phosphore ». Quoi qu’il en soit, les professionnels du secteur porcin ne croient plus au retour à la croissance du cheptel.

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