Aller au contenu principal

L’agneau de Pauillac voit sa réputation enfin protégée

Il aura fallu près de cinq ans pour que l’agneau de Pauillac obtienne définitivement l’homologation de son Indication Géographique Protégée à Bruxelles, en même temps que l’agneau de Poitou-Charentes.

« Originellement, l’agneau de Pauillac est un agneau issu de la transhumance pyrénéenne en provenance des vallées d’Aspe, d’Ossau et de Baretous. Les troupeaux hivernaient en Gironde», rappelle Adeline Vinos, technicienne de l’Association de l’agneau de Pauillac groupement Qualité porteur du Label Rouge. « Les vignerons avaient donné leur autorisation pour que les brebis puissent pacager dans le vignoble afin de fertiliser le sol. Les agneaux, trop jeunes pour suivre leur mère, étaient consignés en bergerie et allaités lorsque les brebis rentraient du pâturage». Aujourd’hui, les bergers se sont sédentarisés mais, comme autrefois, les agneaux sont élevés uniquement en bergerie et nourris essentiellement au pis de la mère, ce qui confère au produit une chair tendre et laiteuse.

« L’agneau de Pauillac est un agneau de lait abattu à 75 jours maximum et qui présente un poids de carcasse compris entre 11 et 15 kg. La production est saisonnière, elle s’étend de décembre à juin,poursuit Adeline Vinos, mais le pic de production se situe surtout à Pâques.» L’aire de production est aujourd’hui strictement limitée au département de la Gironde mais quelques éleveurs dérogataires, hors zone, ont le droit de produire encore pendant cinq ans sous l’appellation Pauillac. « La réduction de la zone de production par rapport à celle proposée initialement nécessite aujourd’hui de tout mettre en œuvre pour développer l’élevage de ce type d’agneau sur le département de la Girondeinsiste le Président du Label Rouge Claude Dubedat, ce qui ne sera pas simple compte tenu de la concurrence importante du vignoble…»

Jadis alliée, la vigne est concurrente

La filière Agneau de Pauillac est une niche commerciale réduite où 35 éleveurs représentent une production de seulement 4000 têtes. « Avec l’obtention de l’Indication géographique protégée, les éleveurs doivent saisir l’opportunité qui leur est donnée de bénéficier d’une valorisation commerciale déconnectée des prix du marché et développer ainsi la production» ajoute Claude Dubedat. La distribution du produit est assurée par deux abatteurs agréés : un grossiste, les Ets Dubernet pour 90% du volume et une coopérative pour les 10% restants, le Groupement des Eleveurs Girondins (GEG), qui contrôle par ailleurs la filière de l’amont à l’aval.

45 points de vente dont 35 boucheries (3 appartenant au GEG, distribuant également du bœuf girondin en CCP) et 10 restaurants commercialisent le produit, dont quelques-uns en région parisienne. Quelques agneaux sont aussi exportés vers la Suisse et la Belgique.

« L’IGP protège aujourd’hui une appellation identifiant un produit haut de gamme d’une grande notoriété sur sa zone historique de production» conclut Claude Dubedat.

Les plus lus

petit veau dans sa niche
Prix des petits veaux : après une courte baisse cet été, la tension revient

Les prix des petits veaux se sont tassés au mois d’août, tout en restant à des niveaux inédits pour la période. Mais la baisse…

Chargement d'un camion de pomme de terre. Acheminement sur un tapis.
Pourquoi les prix des pommes de terre industrie ont-ils tant plongé cet été ?

Les volumes de pomme de terre primeurs pour l’industrie qui ne sont pas contractualisés ne trouvent actuellement pas preneurs…

brebis en bergerie
« En trois ans, on a perdu 617 000 agneaux ! » : comment la filière ovine veut enrayer la baisse de production

Les abattages d’agneaux reculent depuis 4 ans, mais la filière croit au potentiel et pousse à travailler au cœur de chaque…

viande dans un carton
Viande bovine : pourquoi notre déficit commercial s’est réduit de 10 000 t au premier semestre 2025

Les exportations françaises de viande bovine progressent au premier semestre, malgré le manque de disponibilité et les prix…

bateau porte conteneur
Viande bovine : pourquoi les exportations australiennes battent des records début 2025

La hausse de la production australienne de viande bovine rencontre une demande mondiale particulièrement dynamique. Résultat,…

plateau d'oeufs en GMS
Œufs ukrainiens contaminés vendus en France : la filière appelle à des mesures

Différentes alertes sur les œufs ukrainiens pour la présence de produits sanitaires interdits en Europe ont émaillé l’été. Le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio