L’agneau de lait des Pyrénées communique vers la France
Mieux vaut ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier : la formule fonctionne aussi à propos des agneaux ! C’est ce que se disent les responsables de la filière agneau de lait des Pyrénées, qui produisent chaque année 400 000 bêtes dans le Pays Basque. Leur principal débouché est le marché espagnol des fêtes de fin d’années, sur lequel ils vendent 80 à 85 % de leur production en vif, de fin novembre à mi-janvier. Un marché rémunérateur qui a, par exemple, permis de payer les éleveurs 3,80 €/kg vif ces dernières semaines. Lorsque les ventes sont revenues en France, la rémunération est passée à 2,60 €/kg vif. « Le marché espagnol est un bon marché, rémunérateur, mais nous sommes trop dépendants de lui, explique Daniel Lartigue, éleveur et responsable de la commission ovine de la chambre d’agriculture. Transporter les animaux en vif peut être délicat et nous ne sommes pas à l’abri d’un problème sanitaire. » Le marché peut également fléchir, comme fin 2007, où il avait « calé juste après Noël ».
Se rendre indépendant du marché export
La filière est également confrontée à la concurrence des agneaux venus d’Italie et de Grèce. « Nous devons sécuriser les ventes pour ne pas être dépendants du marché export, mais nous voulons aussi vendre nos agneaux au meilleur prix, renchérit Jean-Marie Etchegorry, directeur de la CAOSO, coopérative qui commercialise 100 000 agneaux par an. Cependant, le produit est peu connu en France. A Rungis, par exemple, on le trouve au rayon volaille. »
La filière a ainsi entrepris de communiquer auprès de la presse, mais aussi auprès des restaurateurs, notamment sur sa zone de production (en France, l’agneau de lait des Pyrénées est vendu essentiellement au Pays Basque et en région parisienne). « On ne le trouve pas encore sur toutes les cartes, souligne Daniel Lartigue. Nous avons de la marge. Côté boucheries, certaines organisent traditionnellement une action de promotion fin janvier, lorsque les ventes espagnoles sont terminées, mais nous aimerions aller plus loin. Nous allons aussi faire des animations dans les grandes surfaces locales. Nous avons travaillé avec un chef cuisinier, pour pouvoir expliquer comment le cuisiner. »
Abattu entre 15 et 45 jours (10 à 13 kg vif), l’agneau de lait des Pyrénées est exclusivement nourri au lait de sa mère. Sa viande est très tendre, claire et son goût peu prononcé. Il bénéficie d’un label rouge et une démarche IGP est en cours.
L’objectif de la filière serait de rééquilibrer les ventes à 50/50 entre la France et l’export. Mais elle doit aussi, pour cela, moderniser les chaînes d’abattage ovines de la région, car l’augmentation des ventes en France sera forcément couplée à une hausse de l’abattage. 2,5 M€ vont notamment être investis dans la rénovation de celle de Saint-Jean-Pied-de-Port (Pyrénées-Atlantiques), ce qui permettra de faire passer le tonnage ovin actuel (200 tonnes par an) à 600 tonnes à terme.