L’Afssa s’attaque aux viennoiseries
A la veille de son départ de la présidence de l’agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), Martin Hirsch Le mandat de Martin Hirsch se termine ce soir. Nous ne connaissons toujours pas le nom de son successeur. a hier rendu public un rapport sur les risques et bénéfices pour la santé des acides gras trans qui devrait faire grincer des dents dans le monde de l’industrie. A la demande de la DGCCRF, l’Afssa a procédé à une évaluation des risques pour la santé de ces acides gras et fait quelques recommandations assez sévères.
Contenus dans le lait, les produits laitiers, les viennoiseries, les pâtisseries et les autres produits de panification contenant des graisses industrielles ou des huiles hydrogénées d’origine végétale, les acides gras trans augmentent significativement les risques de maladies cardio-vasculaires lorsqu’ils sont consommés à des niveaux supérieurs à 2 % de l’apport énergétique total (AET), affirme l’Afssa. Or si en France la consommation moyenne d’acide gras trans s’établit à 1,3 % de l’AET, 10 % de la tranche de la population la plus consommatrice de viennoiseries et biscuits -les garçons de 12-14 ans- dépasse le taux critique.
Dans l’ensemble de la population adulte, seulement 5 % présentent une consommation supérieure à 2 %. Malgré ce faible pourcentage de personnes exposées, l’Afssa recommande « de réduire de 30 % au moins la consommation de certains aliments contributeurs d’AG trans (viennoiseries, pâtisseries, produits de panification industriels, barres chocolatées, biscuits) de faible intérêt nutritionnel ».
L’agence recommande également de « consommer des steaks hachés à 5 % de matières grasses de préférence à des steaks hachés à 15 % de matières grasses » et affirme qu’il faut « encourager les industriels de la margarinerie et des matières grasses destinées au secteur de l’agroalimentaire à diminuer les teneurs en acides gras trans de leurs produits », en fixant des teneurs maximales. L’Afssa propose aussi de mentionner la teneur en AG trans sur l’étiquette des produits alimentaires fortement contributeurs. En revanche, aucune restriction n’est apportée sur le lait et les produits laitiers si ce n’est la recommandation de consommer préférentiellement des produits utilisant des laits écrémés ou demi-écrémés.
L’autre point du rapport qui risque de créer la polémique concerne les CLA (isomères conjugués de l’acide linoléique). Etant donné l’état actuel des connaissances, l’Afssa estime en effet que «l’introduction spécifique de certains mélanges de CLA dans l’alimentation de l’homme n’est pas justifiée, que ce soit sous forme de compléments ou sous forme d’ingrédients alimentaires». De surcroît, l’agence affirme que l’introduction dans la nourriture des espèces animales zootechniques de mélange de synthèse de CLA ne doit pas être autorisée. Elle justifie sa recommandation par l’absence de recherches capables de préciser le devenir et les concentrations atteintes dans les produits destinés à la consommation humaine à la suite de la prise de ces produits par l’animal et par les conséquences négatives sur la teneur en matière grasse du lait des espèces laitières.