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La volaille n’avait pas besoin d’une crise

La déflation affecte le secteur depuis 1999 et la baisse de l’export, relève une étude d’Agreste Primeur.

« La baisse des ventes causée aujourd’hui par la grippe aviaire affecte une filière en profonde mutation depuis plusieurs années », relève une étude d’Agreste Primeur à paraître aujourd’hui. « Après une période de forte croissance, la production avicole française diminue depuis 1999 », note l’auteur, qui revient sur les causes profondes de ce recul, lié pour l’essentiel selon lui à la réduction des débouchés à l’exportation. De fait, la volaille a connu ses heures de gloire dans les années 80 et 90. De 1980 à 1998, la production de volailles toutes espèces confondues, a doublé.

Pendant cette période, le principal moteur de la croissance, outre une consommation dynamique, ce sont les ventes à l’étranger. Or celles-ci souffrent depuis 1998 des accords du Gatt qui ont diminué les restitutions à l’exportation. En 1998, « les marchés étrangers absorbaient 40 % de la production française de volailles : l’Union européenne 20 % et les pays tiers autant. » Un indice qui a fortement progressé au cours des années 90. « En 1990, moins d’un tiers des volailles françaises partaient à l’étranger et seulement 25 % en 1980. En 2005, les exportations n’absorbent plus que 35 % de la production. »

C’est qu’entre temps les clients traditionnels de la France se sont tournés ailleurs. « L’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis sont autant de pays qui se tournent depuis plusieurs années vers les productions brésiliennes et thaïlandaises », relève l’étude. « Les Russes en font autant. Les débouchés communautaires se contractent aussi, notamment parce que les volailles des pays tiers se vendent mieux au Royaume-Uni ou en Allemagne. » Du coup, l’excédent français s’est considérablement réduit. « En 2005, les exportations de viandes de volaille sont en volume deux fois et demi supérieures aux importations. Elles étaient trois fois plus importantes en 2004, cinq fois en 2000, près de huit fois en 1990 et quinze fois supérieures aux quantités importées en 1980», détaille Agreste.

Le foie gras, l’exception

Cette conjoncture, ajoutée à une consommation en baisse malgré l’embellie de l’après-ESB (en 2004 et 2005, note Agreste, la consommation se stabilise légèrement en dessous du niveau de l’année 1998), a contraint la France à réduire sa production. « Hormis les canards, toutes les productions avicoles baissent de 2000 à 2005, souligne l’étude. La réduction de la production atteint 9% pour les poulets. Elle est de 26% pour les dindes, dont l’élevage avait connu la plus forte progression depuis le début des années 80.»

Seule exception, la filière gras. « De 3 200 tonnes en 1985, la production de foie gras passe à 6 000 en 1990 et 16 000 tonnes en 2000. Elle est en 2005 proche de 19 000 tonnes. Pour les seuls foies gras, le développement des exportations a permis d’équilibrer les échanges extérieurs. L’année 2005 fait toutefois exception avec un léger déficit du commerce extérieur.» Le foie gras a beau être décrié ces dernières années, c’est donc le seul secteur à rester à l’abri de la crise avicole.

Rédaction Réussir

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