La viande suisse « a des atouts pour le marché français »

> La viande du Valais est une viande de bœuf séchée.
Surtout connue pour la viande des Grisons, la Suisse possède pourtant d'autres spécialités, peu connues, comme la viande séchée du Valais, le salsiz ou la saucisse de veau à rôtir de St -Gall. «Nous avons une offre à faire connaître davantage », explique Jörg Oberle, représentant des producteurs au sein de l'interprofession suisse Proviande. Chaque année la Suisse produit 450 000 t de viandes sèches et de charcuterie, mais n'en exporte (vers l'Allemagne et la France) que 2 500 tonnes. « La majorité de ce que nous exportons, c'est de la viande des Grisons, 1600 t ont été vendues sur le marché français l'an dernier », note Jörg Oberle. Cette viande de bœuf séchée, très maigre, a connu un engouement massif lors du boom du régime Du-kan, ont expliqué les professionnels. Et pourtant, à la différence de la viande séchée du Valais par exemple, elle n'est pas produite exclusivement avec du bœuf suisse. « 96 % de la viande des Grisons est faite avec du bœuf non suisse », remarque Jörg Oberle. « Travailler uniquement avec de la viande suisse entraînerait une différence de prix avec un rapport de 1 à 2. » L'interprofession Pro-viande, qui regroupe 41 000 producteurs de bovins, 9 000 engraisseurs de porcs et 28 industriels, a commandé auprès de l'institut Ipsos un sondage qualitatif réalisé auprès de douze décisionnaires de la distribution : GMS et haut de gamme. Les tendances au rayon charcuterie vont vers un abandon des offres light au profit des produits « avec une histoire, labellisés, régionaux », explique l'institut, qui note que la Suisse avec son image de « qualité, assurance », a « un très fort potentiel » sur le marché français. Anne-Katell Mousset