La viande européenne est en avance, mais elle a fait vœux de chasteté internationale
Du coup, on vient à se poser la question d’un déséquilibre du marché mondial de la viande bovine, si les pays asiatiques notamment fermaient durablement leurs frontières aux viandes US et Canada. L’Australie ne semble pas en état d’augmenter rapidement et de façon importante les quantités livrées aux grands centres de consommation asiatiques. Certains opérateurs ont déjà pensé à se tourner vers une exploitation du cheptel chinois. Mais sur un troupeau de 130 millions de bovins, la Chine n’en a testé pour l’ESB que 4 à 5 000, et encore en plusieurs années, ce qui n’est pas de nature à rassurer les consommateurs japonais ou coréens ! Il est clair que seule l’Europe est au point et qu’elle a même pris une avance considérable en matière de traçabilité et de sécurité bovines. L’industrie bovine européenne aurait donc théoriquement des cartes à jouer sur la scène mondiale dans les mois et les années à venir. Mais elle est complètement hors d’état de saisir cette opportunité pour les raisons que l’on sait, qui vont des concessions internationales excessives à une politique agricole de repli.