La truite des fjords refait surface sur les étals français
La truite des fjords revient en France. Après un lancement avorté en 2004 à la suite de l’instauration d’un droit antidumping « portant perception définitive d’un droit provisoire institué sur les importations de truites arc-en-ciel originaires de Norvège et des îles Féroé », les producteurs norvégiens reviennent à la conquête du marché français. Ils lancent une toute nouvelle campagne de promotion en faveur « d’un produit de niche aux qualités gustatives incomparables », souligne Johan Kvalheim, directeur du centre des produits de la mer de Norvège. S’adressant en priorité aux importateurs et distributeurs français, elle a été lancée le 17 avril dernier à Boulogne-sur-Mer dans les locaux du centre de formation des produits de la mer. La truite des fjords ou truite de mer (Oncorhynchus mykiss) se différencie de la truite de rivière (truite fario), que ce soit en termes de taille (elle n’est jamais inférieure à 2 kg), de couleur (elle affiche toujours une belle couleur rouge), de chair (une chair ferme et marbrée) ou de saveur. Des qualités qui « seront mieux mises en valeur avec des cuissons douces, voire une préparation crue ou marinée », conseille Johan Kvalheim. La truite de mer est élevée depuis une trentaine d’années dans les fjords norvégiens par moins de 75 éleveurs qui ont produit 51 000 tonnes de poisson en 2011 (bien loin du million de tonnes de saumon). Les poissons sont avant tout exportés vers la Russie (22 790 t dont 2 000 t surgelées), le Japon ( 4 057 t dont 3 321 t surgelées) et la Chine (3 310 t dont 3 266 t surgelées), la France ne représentant pour l’instant que le dixième client de la Norvège (575 t en 2011). « Nous souhaitons doubler ce chiffre pour 2012 », avance Johan Kvalheim.
Principal opérateur de la filière, le groupe Leröy, implanté à Boulogne-sur-Mer et doté de deux usines à Arras et Lyon, exporte pour l’instant 20 000 tonnes sur les 51 000 produites sur les côtes norvégiennes.