La surmortalité des bébés huîtres réapparaît
La surmortalité mystérieuse des petites huîtres réapparaît dans les bassins ostréicoles, de la Normandie à Arcachon en passant par la Bretagne et la Charente-Maritime, et même la Méditerranée. En 2008, le fléau avait fait des ravages dans la production d’huîtres. Il ne semble pas enrayé. Un producteur de bébés huîtres du bassin de Marennes-Oléron a récemment constaté 30 % de perte de petites huîtres âgées de 8 mois en moins d’une semaine. Outre qu’il ne pourra pas fournir en petites huîtres les producteurs, le roulement de la production pour ces derniers s’en trouve fortement perturbé. Il faut en effet 4 ans pour faire un coquillage consommable. Or, l’an dernier, la maladie a compromis la récolte de 2012. Cette année, c’est celle de 2013 qui va être touchée. Et les scientifiques, qui se penchent sur la question, n’ont toujours pas trouvé de réponse. Le ministère de l’Agriculture a décidé de restreindre le transport des huîtres juvéniles dans toutes les régions de France. Cette suspension ne concerne pas les transferts à l’intérieur des zones de production, ni les huîtres adultes. Joseph Costard, président de la Section normande conchylicole, approuve : « C’est une mesure de précaution : on la demandait depuis quelque temps déjà ». Si la mortalité demeure inexpliquée, l’hypothèse du réchauffement de la température de l’eau est privilégiée. « L’an dernier, la mortalité se produisait à 19 °. Là, elle se déclenche à 16 ° », précise-t-il. Les mesures de restrictions vont naturellement gêner la profession, habituée aux transferts de naissains entre régions de production. Les études épidémiologiques décideront de leur poursuite ou non.