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La stratégie de diversification de Tereos reste payante

Grâce à ses activités de diversification, le groupe sucrier Tereos est satisfait de son exercice 2008, malgré des marges mises à rude épreuve.

«Nous avons réalisé un exercice satisfaisant grâce à notre stratégie de diversification industrielle et géographique, dans un environnement économique difficile dû à la volatilité des matières premières agricoles, à la dévalorisation de la monnaie brésilienne et à la crise financière », a noté hier Philippe Duval, président du directoire du groupe Tereos. Sur son exercice 2008 (clos le 31 septembre), le groupe sucrier a réalisé un chiffre d’affaires de 3,817 milliards d’euros, en forte progression de 60%, grâce à l’acquisition conjointe de Talfiie (ex-filiale européenne de Tate & Lyle) avec le groupe Roquette (+11% à périmètre comparable). 54% de ses ventes ont été réalisés grâce à ses activités de diversification, représentant également 60% de son Ebitda (369 M EUR en hausse de 39%).

Néanmoins, son résultat net a fortement chuté, de 58%, à 82 M EUR, en raison notamment d’effets exceptionnels non récurrents. Les marges du groupe ont été sous pression du fait principalement de la baisse du prix du sucre. En France, Tereos a connu une augmentation de ses volumes de ventes de sucre de 60 000 tonnes et une progression de 40% des volumes d’alcool et d’éthanol, mais parallèlement le prix du sucre a reculé de 3% dans l’Hexagone. Toutefois, le groupe reste optimiste pour la campagne 2008-2009, estimant que le marché du sucre s’oriente vers un rééquilibrage à la suite de la réforme sucrière. « Nous sommes au creux de la vague de baisse des prix », estime Yves Belegaud, directeur de Tereos France. « Nous avions perdu 120 euros par tonne de sucre avant même l’impact de la réforme. Le nouveau régime sucrier va permettre un rééquilibrage du marché sur les deux prochaines campagnes, avec une baisse du prix de vente qui sera inférieure à celle du prix de référence, nous permettant d’améliorer nos marges commerciales », explique le directeur de Tereos France. Cette division du groupe, comprenant également les activités à la Réunion et en République Tchèque, a réalisé un chiffre d’affaires en progression de 12% à 2,073 milliards d’euros, pour un Ebitda en hausse de 7% à 184 millions d’euros.

Partenariat au Portugal

Poursuivant sa stratégie de diversification, le groupe Tereos devrait annoncer prochainement un nouveau partenariat avec le groupe KSC, présenté comme le leader du marché portugais du sucre, avec une part en volume de 39%. « Nous sommes actuellement en pourparler avec KSC, ce qui pourrait aboutir sur un accord similaire à celui signé en Espagne, avec le groupe coopératif Acor », indique Philippe Duval. L’année dernière, Tereos avait signé un accord avec l’espagnol portant sur la création d’une société industrielle détenue à parts égales par les deux groupes. Alors que la crise financière a entraîné une forte dépréciation du reais, sa filiale brésilienne Guarani va bénéficier d’une augmentation de capital d’un montant de 63 à 100 millions d’euros, via Berneuil Participations. L’opération doit se clôturer aujourd’hui. « Si Guarani a augmenté ses volumes de sucre de 172 000 tonnes, en revanche le prix du sucre a chuté de 20% en moyenne sur l’année au Brésil en raison de la dépréciation du reais », explique le directeur financier. Sa filiale a néanmoins enregistré un CA en hausse de 22% à 380 millions d’euros, en raison de son développement dans le bioéthanol. Sur son exercice 2008-2009, Tereos compte marquer une pause dans ses investissements afin de « retrouver du cash flow » et se limitera à des « investissements industriels de maintenance ». Même s’il prévoit un chiffre d’affaires en légère baisse à 3,570 milliards d’euros, il ambitionne d’améliorer significativement ses marges, avec un objectif d’Ebitda en croissance de 16,5%.

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