La « restriction calorique » fait des adeptes
La Calorie Restriction Society (3 500 adhérents revendiqués) s’inspire d’expérimentations animales ayant démontré que la sous-alimentation augmente la vitalité et prolonge la durée de vie de 30 %, voire davantage. Certains font régime « pour accroître leur longévité », explique Bob Cavanaugh, l’un des membres de cette organisation. « D’autres le font pour éviter les maladies liées à l’âge, ou parce qu’ils souffrent déjà de diabète, d’un taux de cholestérol élevé ou d’artères obstruées et veulent nettoyer leur corps par la diète », ajoute-t-il.
« Dans les pays riches, 90 % de la population mange probablement, en moyenne, 50 % de trop », estime Christiaan Leeuwenburgh, chef du département Biologie du vieillissement à l’Université de Floride. Même s’ils réduisaient de moitié leur nombre de calories, ils se contenteraient d’atteindre l’équilibre optimal entre dépense et gain énergétique, explique-t-il. La science a prouvé que le maintien de cet équilibre aide à prévenir l’apparition de diabètes de type 2, de maladies cardio-vasculaires et de cancer.
Mais des expériences sur des animaux et sur l’homme ont montré que réduire encore plus le nombre de calories, de 10 à 20 % en dessous de cette ligne d’équilibre, -sans diminuer les substances nutritives- pourrait avoir des effets bénéfiques supplémentaires. Luigi Fontana, professeur au département Gériatrie et science de la nutrition à l’Université Washington de St Louis (Missouri, centre), étudie l’impact à long terme de la restriction calorique sur une cinquantaine d’adultes suivant un régime basses calories depuis au moins dix ans. « La plupart sont d’âge mûr, mais leur profil cardiovasculaire est celui d’un adolescent », dit-il. La tension artérielle, les taux de cholestérol, de sucre et d’insuline sont bas tandis que celui du « bon » cholestérol reste élevé, ajoute le P r Fontana. Le diabète et le cancer reculent aussi.
Pas de certitude sur les effets sur la longévité
La consommation quotidienne de calories est en moyenne de 1 800 pour les hommes et de 1 200 à 1 600 pour les femmes. En dépit des effets bénéfiques sur la santé, il n’est pas certain que compter ses calories augmente la longévité. Selon le chercheur Jan Vijg, auteur d’un article sur le vieillissement dans la revue scientifique Nature, « il est improbable » que la restriction calorique « allonge la durée de vie de manière significative ». « Est-ce que cela vous donnera dix ans de vie supplémentaire ? Nul ne le sait », dit M. Leeuwenburgh. « Mais une chose est sûre : réduire le nombre de calories vous aidera à atteindre votre durée de vie potentielle maximale » qui dépend du patrimoine génétique de chacun.