La résistance des IAA
La crise financière affecte-t-elle les sociétés d’agroalimentaire ? Les résultats de quelques grandes entreprises tendent à montrer que l’impact, dans un secteur de consommation traditionnellement stable, est assez marginal. Fortes de leurs marques puissantes, les multinationales ne font même pas semblant d’avoir mal. Le géant Kraft foods (LU, Maxwell, Carte Noire, Milka, Cote d'Or, etc.) affiche un bénéfice net 2008 en hausse de 12% sur l’année précédente et prévoit un résultat équivalent en 2009. Idem chez Kellog’s, leader mondial des céréales pour petit déjeuner : bénéfice net en hausse de 4% et anticipation d’une nouvelle année « solide » en 2009. Les chiffres d’Unilever sont plus difficiles à interpréter, compte tenu de la restructuration interne au groupe. Mais l’entreprise anglo-néerlandaise affiche quand même une marge opérationnelle de 17,7% en 2008 (contre 13,1% en 2007), et avoue avoir protégé son bénéfice « par des hausses de prix anticipées et des programmes de réduction des coûts ». Le français Bonduelle ne s’en sort pas trop mal non plus. Malgré une infime baisse de chiffre d’affaires (-0,5%) entre juillet et décembre 2008, le spécialiste du légume estime devoir traverser son exercice 2008-2009 en positif et atteindre un niveau de rentabilité opérationnelle au moins équivalent à celui de l'exercice précédent. Tout juste le groupe constate-t-il des évolutions contrastées selon les branches, témoignant du changement de comportement sans doute durable des consommateurs. Toutes zones confondues, les activités légumes frais élaborés de Bonduelle, qui recouvrent les gammes les plus chères, sont celles qui reculent le plus (-10,2%) ; tandis que le surgelé résiste et que la conserve… progresse.
Les gammes « premium » de l’alimentaire ont du souci à se faire…