La Renaissance après la Commune
Il était écrit dans la destinée d’un journal né en 1871, époque troublée de la Commune de Paris, de mener à bien des révolutions. Celle que nous entreprenons aujourd’hui est pacifique et, nous l’espérons, promise à un avenir plus radieux. Le quotidien Les Marchés s’est affranchi, le 9 mars dernier, du règne du papier. Il a pris possession, avec la témérité des communards du XIX e siècle, des terres de l’électronique, du numérique, de l’Internet, bref, des voies de communication que nous devons tous emprunter, qu’on s’en réjouisse ou non. Elevé à la lecture des pages noir et blanc du Journal du Centre, de La Montagne, mais aussi du Monde, du Figaro, du Quotidien de Paris et des pages tantôt roses tantôt jaunes de L’Equipe, j’éprouve forcément un peu de nostalgie. Celle de ne plus confectionner chaque jour un journal fait de papier et d’encre, destiné à des lecteurs attachés comme moi à ces fines pages qu’on effeuille avec le plaisir de l’habitude. Passant outre ma mélancolie naturelle, j’éprouve cependant moins de regret que de satisfaction. Celle de servir une publication plus ponctuelle, plus professionnelle, enrichie de cours et d’informations destinés à un public de plus en plus averti. En un mot, si notre quotidien Les Marchés évolue, c’est à la vitesse de ses lecteurs, et c’est très bien ainsi. Je me réjouis enfin de participer au lancement, rare dans le contexte actuel de la presse, d’un nouveau titre, Les Marchés Hebdo. Fait de papier, comme la gazette de 1871. Mais ô combien plus riche en analyses, en couleurs et en illustrations. Et perpétuant la marque de fabrique du journal : le service rigoureux des professionnels du négoce agroalimentaire, dans les cours comme dans l’information à caractère général.